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Titre Crises et capacité d'endettement public : la révolution financière anglaise aux XVIIe et XVIIIe siècles
Auteur Pierre Dockès
Mir@bel Revue Revue d'économie financière
Numéro no 146, 2eme trimestre 2022 La soutenabilité des dettes publiques
Rubrique / Thématique
Les enseignements de quelques expériences historiques
Page 67-83
Résumé Un résultat remarquable qui n'empêcha pas le rapport « dette/PIB » de croître de façon vertigineuse jusqu'en 1815 au rythme des guerres avec la France.Entre 1688 (la Glorious Revolution) et les années 1730-1740, l'Angleterre réussit à se doter d'une capacité d'endettement considérable. Cette révolution financière fut le nerf des guerres qui se succèdent jusqu'en 1815. Elle anticipe et prépare la révolution industrielle, l'expansion capitaliste et la domination britannique. La dette et le rapport « dette/PIB » vont pouvoir exploser au XVIIIe siècle, ce dernier dépassant 250 % en 1815. S'il y eut des secousses financières, le sterling et le crédit de l'État vont tenir et se consolider. L'article montre comment cela s'est réalisé : augmentation de la capacité à lever des impôts en relation avec la prise de pouvoir parlementaire, réforme monétaire accomplie dans la crise de 1694-1697, création de la Banque d'Angleterre pour soutenir la dette, politique de transformation de la dette en actions d'une compagnie coloniale, de cantonnement et de restructuration qui a donné lieu à la dérive spéculative majeure de la South Sea Bubble.Le contraste entre les XVIIIe et XIXe siècles est spectaculaire. Après 1815, la domination britannique assurée, la priorité sera donnée à la baisse des prélèvements ; le montant de la dette ne sera réduit que tardivement et modérément. En revanche, grâce à la croissance, le rapport « dette/PIB » va s'effondrer. Jusqu'en 1914.Cela s'est fait dans les guerres perpétuelles, les conflits politiques.Le xixe siècle connaît une chute vertigineuse du rapport « dette/PIB », mais une baisse du montant de la dette seulement tardive et modérée.Classification JEL : N13, N40.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This remarkable result did not prevent the debt-to-GDP ratio from increasing at a dizzying pace until 1815, in line with the wars with France.Between 1688 (the Glorious Revolution) and the years 1730-1740, England succeeded in acquiring a considerable debt capacity. This financial revolution was the nerve of the wars that followed until 1815. It anticipated and prepared the industrial revolution, capitalist expansion and British domination. The debt and the debt/GDP ratio were to explode in the 18th century, the latter exceeding 250% in 1815. If there were financial shocks, the sterling and the credit of the state would hold and consolidate. The article shows how this was achieved: an increase in the capacity to raise taxes in connection with the parliamentary takeover, monetary reform accomplished in the crisis of 1694-97, the creation of the Bank of England to support the debt, the policy of transforming the debt into shares of a colonial company, hiving off and restructuring which gave rise to the major speculative drift of the South Sea Bubble.The contrast between the 18th and 19th centuries is dramatic. After 1815, with British domination assured, priority was given to reducing levies; the amount of debt was reduced only belatedly and moderately. On the other hand, thanks to growth, the debt/GDP ratio will collapse. Until 1914.The debt-to-GDP ratio falls, but the amount of debt is only reduced late and moderately.Classification JEL : N13, N40.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOFI_146_0067 (accès réservé)