Titre | Les biches comme mères dans l'exégèse médiévale | |
---|---|---|
Auteur | Clémentine Girault | |
Revue | Clio : Histoires, femmes et société | |
Numéro | no 55, 2022/1 Animalité | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
|
Page | 47-68 | |
Résumé |
Alors que l'on trouvait dix biches dans le texte hébreu, la traduction de l'Ancien Testament en latin par saint Jérôme n'en conserve que trois : celles qui étaient associées à un faon (Jb. 39, 1 ; Pr. 5, 19 et Jr. 14, 5). Les théologiens, suivant le commentaire de Bède, trouvent dans le verset des Proverbes un support fécond pour des analogies mariales, ecclésiales et conjugales, faisant de la biche un modèle de maternité. Celui-ci culmine au XIIe siècle sous l'influence du culte de la Vierge. Parallèlement, une autre tradition exégétique inspirée de Grégoire le Grand voit dans la douleur des biches parturientes de Job et Jérémie un parallèle avec celle des prédicateurs et apôtres. Cette association a priori surprenante avec des personnages masculins éclaire en fait la construction fluide du genre au Moyen Âge. Enfin, l'évolution du motif de l'analogie biche-Christ, dans les textes comme dans les images, permet d'appréhender la façon dont les biches perdent progressivement leur ambivalence et se féminisent à la fin de la période. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
The Hebrew text of the Old Testament contains ten references to female deer (does or hinds). St Jerome's Latin translation retained only three of them: those associated with giving birth to a fawn (Job 39:1; Proverbs 5:19; and Jeremiah 14:5). Following Bede's Commentaries, medieval theologians used the verse in Proverbs as a basis for Marian, ecclesial and marital analogies. Thus, the hind became a model for maternity. This approach peaked in the twelfth century alongside the growth of the cult of the Virgin. Simultaneously, a second exegetic tradition (based on the writings of St Gregory) read Job's pain and the hinds in labour referred to by Jeremiah as the sorrow of preachers and apostles. This surprising association of a female animal with male characters reveals a fluid gender construct in medieval times. Finally, the evolution of the hind-Christ analogy, in both text and image, allows us to see how, by the end of the Middle Ages, these animals were losing their ambivalence and becoming more “feminine”. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CLIO1_055_0047 (accès réservé) |