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Titre Abeilles, fourmis et brigandes : Une histoire naturelle de la déviance chez Lombroso
Auteur Maddalena Carli
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 55, 2022/1 Animalité
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 113-139
Résumé Au sein de la production de Cesare Lombroso, La Femme criminelle, ouvrage consacré à la criminalité féminine qu'il publie avec Guglielmo Ferrero en 1893, marque le moment où le criminaliste italien intègre de façon systématique l'univers animal dans ses explications de la déviance. Il mobilise alors une théorie générale de l'évolution centrée sur la féminité. L'article interroge le fonctionnement de ce dispositif sur le plan théorique et via un exemple précis : les brigandes. Il suggère que les stratégies textuelles et visuelles de représentation, notamment de virilisation dont ces femmes font l'objet sont étroitement liées à la théorie de la « supériorité primitive de la femelle » et de l'indistinction entre les sexes chez les espèces animales « inférieures ». Paradoxalement, l'atavisme des criminelles les rapproche donc des qualités des hommes, en reprenant de façon perverse le chemin évolutif que la « femme normale », « homme arrêté dans son développement », a interrompu.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪Criminal Woman [La Donna delinquente], Cesare Lombroso's book on women criminals, published with Guglielmo Ferrero in 1893, marks the moment when the Italian criminologist first systematically integrated the animal world into his explanations of deviancy. At this time, he put forward a general theory of evolution based on femininity. This article queries the way this structure functions on the theoretical level, via a precise example: female brigands. It proposes that the textual and visual strategies of representing these women, notably their virilization, was closely linked to the theory of “the primitive superiority of the female” and the lack of distinction between the sexes in certain “lower” animal species. Paradoxically, the atavism of criminal women thus brought them closer to masculine features, making them throwbacks on the evolutionary path that the “normal woman”– “a man in a state of arrested development” – had interrupted.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CLIO1_055_0113 (accès réservé)