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Titre Frontières nationales et barrières sociales dans les mouvements féministes et le mouvement ouvrier féminin allemands (1871-1918)
Auteur Anne-Laure Briatte
Mir@bel Revue Histoire@Politique
Numéro no 47, mai-août 2022 Social-démocraties germanophones: modèles, circulations, appropriations
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Le présent article étudie un aspect négligé dans l'historiographie des mouvements féministes allemands de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle : les relations entre mouvements féministes bourgeois et mouvement ouvrier féminin. Il s'agit de comprendre pourquoi les mouvements féministes et le mouvement ouvrier féminin allemands n'ont jamais coopéré plus que ponctuellement. La première partie relate comment les féministes allemandes se sont d'emblée placées dans une perspective internationale, mais non trans-classe. Dans la deuxième partie sont analysés les facteurs idéologiques, stratégiques et symboliques qui ont fait obstacle à une coopération plus qu'épisodique entre ces mouvements en Allemagne. La troisième partie se penche sur les usages d'un espace public sectoriel international, dans lequel les frontières nationales étaient franchies avec aisance, tandis que les barrières sociales semblaient proprement infranchissables. Dans la quatrième et dernière partie, il est montré que la guerre a certes mis l'internationalisme des réseaux féministes sous l'éteignoir, mais a permis aux mouvements féministes bourgeois et ouvriers allemands de se rapprocher et même de lutter ensemble pour obtenir le droit de vote pour les femmes.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article examines an aspect that has been often overlooked in the historiography of German feminist movements during the late 19th and early 20th centuries: the relationship between bourgeois feminist movements and the women's labor movement. We shall seek to understand why the German feminist and women's labor movements never cooperated on more than an ad hoc basis. The first part of this article describes how the leaders of the German women's movements placed themselves, from the very beginning, in an international but not a trans-class perspective. The second part analyzes the ideological, strategic, and symbolic factors that prevented anything more than episodic cooperation between these two movements in Germany. The third part looks at the uses of an international sectoral public space, in which national borders were crossed with ease, while social barriers remained quite impermeable. In the fourth and final part, we shall show that the war certainly pushed aside the internationalism of the feminist networks, but nonetheless allowed the German bourgeois and working-class women's movements to communicate and even to fight together to obtain the right to vote for women.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/histoirepolitique/7458