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Titre Le pont sur l'Oyapock : entre ouverture et fermeture. Les paradoxes d'un objet socio-technique qui lie et qui délie
Auteur Priscilla Thébaux, Christelle Gramaglia, Damien Davy
Mir@bel Revue Problèmes d'Amérique Latine
Numéro no 119-120, 2022/1-2 Brésil : bilan du mandat 2019-2022
Rubrique / Thématique
Varia
Page 209-224
Annexes Graphiques
Mots-clés (géographie)Brésil France Guyane
Mots-clés (matière)cours d'eau frontière infrastructure de transport liberté de circulation relations bilatérales relations économiques route transport fluvial
Résumé En 1997, les présidents Chirac et Cardoso évoquent pour la première fois, le projet de pont routier sur le fleuve Oyapock pour relier la Guyane Française et l'état brésilien d'Amapá. Les travaux s'achèvent en septembre 2011 mais il faut attendre mars 2017 pour que l'ouvrage soit ouvert à la circulation. Entre temps, les retards du chantier puis l'inauguration plusieurs fois ajournée ont suscité la critique, ce qui a conduit à remettre en cause son utilité. Rappelons que la frontière n'a été stabilisée qu'en 1900, suite à un arbitrage diplomatique suisse. Cette décision a défini les nationalités des populations concernées en fonction de leur localisation de part et d'autre de l'Oyapock, mais les habitants locaux ont continué à naviguer d'une rive à l'autre. Aussi, dans ce « tout petit monde sans frontière » (Grenand, 2012, p.3), quel est le rôle politique du pont dans la redéfinition de la frontière et des souverainetés en jeu ? Cet article s'appuie sur une enquête originale qui combine une analyse de la littérature grise, de la presse et des méthodes ethnographiques. Il s'inspire de la sociologie des sciences et des techniques permettant d'analyser les conditions de succès ou d'échec des innovations, et de la géographie des frontières. Nous insistons sur la double nature du pont de l'Oyapock, un ouvrage qui délie tout autant qu'il relie dépendamment de l'échelle considérée. Pensé comme un trait d'union diplomatique entre deux pays, il tend à séparer plus que de réunir des populations qui entretenaient jusque-là des relations étroites.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In 1997, French and Brazilien presidents Chirac and Cardoso announced for the first time their plans for a road bridge over the Oyapock River to connect French Guiana and the Brazilian state of Amapá. The work was completed in September 2011, but it was not until March 2017 that the structure was opened to circulation. During conception, delays in construction and then inauguration, which was postponed several times, gave rise to criticism and resulted in its usefulness being questioned. Indeed, it is important to note that the border was only stabilized in 1900, following Swiss diplomatic arbitration. This resulted in people obtaining their nationality according to which side of the Oyapock they inhabitated, but the local inhabitants continued to navigate from one bank to the other. Also, in the «tout petit monde sans frontière» (Grenand, 2012, p.3), the authors question the political role of the bridge in redefining the border and sovereignties at stake. The present article is an original investigation inspired by the sociology of science and technology, combining institutional literature, press articles and ethnographic methodologies, into the conditions necessary for the success or failure of innovations and the geography of borders. Here we insist on the dual role of the Oyapock bridge, which both unifies and divides, depending on the scale considered; proposed as a diplomatic link between two countries, it also separates rather than reunites populations that had previously maintained close relations.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PAL_119_0209 (accès réservé)