Titre | Le mouvement français pour le planning familial et les jeunes. | |
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Auteur | Marie-Françoise Lévy | |
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Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
Numéro | no 75, juillet-septembre 2002 Histoire des femmes, histoire des genres | |
Rubrique / Thématique | Histoire des femmes, histoire des genres |
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Résumé |
Dans les années 1950, le regard porté sur la sexualité, et plus particulièrement sur celle des jeunes, paraît se modifier, ainsi qu'en témoignent des films d'avant-garde, Et Dieu créa la femme, ou encore les œuvres des cinéastes de la Nouvelle Vague, qui montrent une jeunesse brisant les tabous et bravant les interdits. Pourtant, le mariage semble demeurer alors, pour la majorité des jeunes, le rite de passage leur reconnaissant un droit à la sexualité. Or, c'est dans ce contexte, en 1956, qu'est créée l'association « La Maternité heureuse ». Celle-ci a pour objectifs l'introduction en France de la planification des naissances et la révision de la loi de 1920. L'association devient, en 1960, le Mouvement français pour le planning familial, et se trouve confrontée à des aspirations et à des attitudes inédites, de la part des jeunes, à l'égard de l'amour et de la sexualité. Se prononçant d'emblée pour la reconnaissance du principe de la contraception, et par là même d'une sexualité dissociée de la procréation, le MFPF reste longtemps hésitant face au problème des mineurs : les médecins du Mouvement, en particulier, demeurent réticents dans la délivrance de contraceptifs aux jeunes. C'est pourquoi, la position officielle du MFPF, au cours des années 1960, s'en tient à la stricte observation de la majorité. Cependant, beaucoup sont aussi conscients que l'âge de l'état civil ne constitue nullement une réponse appropriée, et les Centres de consultation du planning familial, au niveau local, prescrivent, ou non, en conscience. En effet, le nombre de jeunes filles mineures venant demander des conseils de contraception ne fait que croître, tandis que, dans le même temps, leur âge s'abaisse. Progressivement, des critiques se font jour à l'égard des positions du Mouvement, notamment en provenance des étudiants. C'est ainsi qu'en 1973 intervient la scission au sein du MFPF, au profit du Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception. Néanmoins, le MFPF a beaucoup œuvré pour une réflexion renouvelée sur la contraception et la liberté sexuelle, notamment par l'adoption de la loi Neuwirth. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In the 1950s, the way sexuality was looked upon, especially young people's, seemed to be changing as avant-garde films such as And God Created Woman or the New Wave directors' works portraying youth breaking taboos and daring the forbidden. Yet for the majority of these young people, marriage seemed to remain the initiatory rite giving the right to sexuality. This was the context of the 1956 creation of “La Maternité Heureuse” (Happy pregnancy). Its aims were to introduce birth planning to France and the change in the 1920 law. In 1960, the association became the French Movement for Family Planning, and found itself face to face with the hopes and new attitudes of the young toward love and sexuality. Immediately accepting the principle of contraception and therefore of the sexual act dissociated from procreation, the MPLF remained hesitant for a long time about the problem of minors. The doctors of the movement, in particular, didn't want to give contraceptives to young women. The official position therefore of the movement during the 1960s maintained strict observance of the majority age. Many people, though, were conscious that the official age was not a good answer and local family planning offices prescribed the pill according to their conscience. The number of minors asking for contraception advice was growing while their age was decreasing. There was more and more criticism of the positions of the movement, especially from students. In 1973 the MPLF split and became the Movement for Free Abortion Choice and Contraception. The MPLF campaigned hard though for renewed thinking on contraception and sexual liberty which led to the Neuwirth law. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_075_0075 |