Titre | 1944-1951 : les deux corps de notre-dame de Paris. | |
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Auteur | Frédéric Le Moigne | |
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 78, avril-juin 2003 Dossier : Antiquité et dictatures du 20e siècle | |
Résumé |
La cathédrale de Paris fut investie d'enjeux politiques sous le régime de Vichy et après la deuxième guerre mondiale. Le 26 août 1944, le général de Gaulle y entra en vainqueur, et en l'absence du cardinal Suhard. La mise à l'écart du prélat qui, quatre mois plus tôt, y avait accueilli Pétain et fait allégeance au régime, représentait une humiliation pour la hiérarchie catholique. Celle-ci s'était volontiers prêtée au souhait de l'État français de recevoir sa bénédiction. Quand les voyages du maréchal à travers la France avaient pour étapes les cathédrales, elles étaient apparues comme les lieux privilégiés de la sacralité d'État. À la libération, le corps épiscopal, bien que l'épuration soit très limitée en son sein, ne pouvait tolérer l'affront fait au cardinal Suhard. Le cardinal Feltin fut le bras de sa revanche. À Notre-Dame de Paris, le 25 février 1951, alors que l'on célébrait le 35e anniversaire de la bataille de Verdun, il faisait applaudir le nom du maréchal et, le 27 octobre 1951, il y célébrait une messe anniversaire en son honneur. Ces cérémonies déclenchèrent de vives protestations des associations de résistants. En 1970, les obsèques du général de Gaulle eurent lieu dans l'intimité de Colombey-les-Deux Églises. À Notre-Dame de Paris le successeur de Feltin, Mgr Marty, lut quelques phrases du général disparu. L'épiscopat, désormais, ne citait plus le maréchal. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The Paris cathedral was invested with political stakes under the Vichy regime and after the Second World War. On August 26, 1944, General de Gaulle made a triumphant entry without Cardinal Suhard. The dismissal of the primate who had welcomed Pétain and sworn allegiance to the regime four months earlier was a humiliation for the Catholic hierarchy. It had willingly agreed to the desire of the French government to receive its blessing. The cathedrals that the marshal stopped at during his trips through France took on the appearance of holy State places.
At Liberation, even though the episcopal body had not gone through much of a cleaning out, it couldn't accept the insult to Cardinal Suhard. Cardinal Feltin was the arm of his retaliation. On February 25, 1951 at Notre Dame of Paris, while the 35th anniversary of the Verdun battle was being celebrated, he had the name of the marshal applauded, and on October 27, 1951, he celebrated an anniversary mass in his honor. These ceremonies triggered strong protests from resistance associations. In 1970, General de Gaulle's funeral took place in the privacy of Colombey-les-Deux Eglises. At Notre Dame of Paris, Feltin's successor, Monsignor Marty, read several sentences from the deceased general. From then on, the hierarchy no longer mentioned the name of the marshal. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_078_0075 |