Titre | La France insoumise, un « mouvement » qui n'en a que le nom ? Effacement symbolique et transformations pratiques de la forme partisane | |
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Auteur | Manuel Cervera-Marzal | |
Revue | Politix | |
Numéro | vol. 35, no 138, 2022 Dossier : La discrétion partisane | |
Page | 45-70 | |
Résumé |
Les partis politiques européens font face à une lente érosion de leur socle électoral et militant. Pour tenter d'échapper à ce déclin et, en particulier, à la démonétisation du label partisan, plusieurs organisations politiques nées après la crise de 2008 (Mouvement 5 Étoiles, Podemos, La République en marche, la France insoumise) s'autodéfinissent comme des « mouvements ». Ce vocable indigène trouve un certain écho du côté de la science politique, où s'est récemment diffusé le concept de « parti-mouvement ». Plutôt que d'utiliser ce concept comme catégorie analytique à même d'éclairer sociologiquement le phénomène France insoumise (FI), cet article propose d'étudier les usages militants de la notion de « mouvement ». À travers le cas particulier de la FI, il s'agit de participer à une réflexion plus générale sur la discrétion partisane et sur la façon dont certaines formations, en s'ajustant à la « crise des partis », contribuent à cette crise tout en reconduisant des logiques partisanes non présentées comme telles. Les usages du « mouvement » analysés ici ne sont pas uniquement langagiers ; il s'agit également d'aspects pratiques (règles d'adhésion, répertoire d'action, fonctionnement interne, utilisation du financement public, ancrage territorial, etc.), les deux dimensions – discursives et matérielles – étant étroitement imbriquées. Enfin, il importe de restituer ces usages dans leur contexte socio-politique et d'interroger leur historicité. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
European political parties are facing a slow erosion of their electoral and activist base. In an attempt to escape this decline and, in particular, the demonetisation of the party label, several political organisations born after the 2008 crisis (the 5-Star Movement, Podemos, La République en Marche, La France insoumise) are defining themselves as “movements”. This indigenous term has found some echo in political science, where the concept of “party-movement” has recently been disseminated. Rather than using this concept as an analytical category capable of shedding sociological light on the France insoumise (FI) phenomenon, this article proposes to study the militant uses of the notion of “movement”. Through the particular case of the FI, the aim is to participate in a more general reflection on partisan discretion and on the way in which certain formations, by adjusting to the “party crisis”, contribute to this crisis while at the same time renewing partisan logics not presented as such. The uses of the “movement” analysed here are not only linguistic; they also involve practical aspects (membership rules, action repertoire, internal functioning, use of public funding, territorial anchoring, etc.), the two dimensions – discursive and material – being closely intertwined. Finally, it is important to place these uses in their socio-political context and to question their historicity. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_138_0045 (accès réservé) |