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Titre Rapports sociaux de classe et structuration des frontières associatives. : Énonciation lesbienne plurielle à Rennes dans les années 1980 et 1990
Auteur Clémentine Comer, Camille Morin-Delaurière, Alice Picard, Françoise Bagnaud
Mir@bel Revue Politix
Numéro vol. 36, no 141, 2023 Sexualité et hiérarchies de classe
Rubrique / Thématique
Dossier. Sexualité et hiérarchies de classe
Page 25-46
Résumé À partir d'une ethnographie historique croisant l'exploitation de sources d'archives privées et associatives et l'analyse d'un corpus d'entretiens biographiques, cet article analyse la formation d'un espace de la cause lesbienne dans une métropole régionale. L'étude rend compte des conditions et logiques sociales de la politisation du lesbianisme et de son articulation variable au féminisme dans les années 1980. Se font alors face deux types de militantisme : l'un pensé comme espace de théorisation conjointe du lesbianisme et du féminisme situé en rupture avec le mouvement féministe autonome local, apanage des femmes les mieux dotées en capital culturel ; l'autre comme lieu d'accueil et de convivialité visant à combattre l'invisibilité persistante des femmes homosexuelles. La décennie 1990 constitue un tournant majeur. La réduction des distances sociales entre militantes et un contexte plus propice à l'affirmation d'une visibilité lesbienne dans l'espace public restructurent les frontières associatives, qui s'estompent, ainsi que les modalités de réappropriation de la catégorie de lesbienne.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Based on a historical ethnography combining the examination of private and associative archive sources and the analysis of a corpus of biographical interviews, this article looks at the formation of a space of the lesbian cause in a regional city. This study examines the conditions and social logics of the politicisation of lesbianism and its varying articulation with feminism in the 1980s. Two types of activism were confronted: one was conceived as a space for the joint theorisation of lesbianism and feminism at odds with the local autonomous feminist movement, which was the prerogative of women with the most cultural capital; the other was a welcoming and convivial space aimed at combating the persistent invisibility of homosexual women. The 1990s was a major turning point. The reduction of social distances between activists and a context more favourable to the affirmation of lesbian visibility in the public space reorganised the associative boundaries, which became blurred, as well as the ways in which the category of lesbian was re-appropriated.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_141_0025 (accès réservé)