Titre | Conversation avec Philomena Essed | |
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Auteur | Philomena Essed, Silyane Larcher | |
Revue | Raisons Politiques | |
Numéro | no 89, février 2023 Positionnalités des chercheur∙e∙s minoritaires | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 77-95 | |
Résumé |
Sociologue néerlandaise vivant aux États-Unis, fille d'immigrés de classe supérieure originaires du Suriname et féministe engagée dans le mouvement des femmes aux Pays-Bas, figure majeure des recherches néerlandaises et européennes sur les processus de racialisation et leurs fondements structurels (sociaux et historiques), Philomena Essed revient sur son parcours de chercheuse « diasporique », entre Europe et Amériques. Racialisée comme « femme de couleur » ou « noire » dans une société où le vocabulaire permettant de nommer et spécifier les rapports sociaux de race dans leur imbrication avec les inégalités sociales de classe et de genre est peu disponible et faiblement diffusé, elle évoque les obstacles rencontrés dans le monde universitaire majoritairement « blanc » et masculin des Pays-Bas des années 1980-1990. Elle souligne les solidarités, mais aussi les ambiguïtés des relations avec les collègues en position dominante à l'université. Elle retrace l'orientation progressivement prise aux États-Unis par ses travaux, inscrits dans une perspective critique de la race sans s'assimiler pour autant aux Critical Race Theories, vers les thèmes de la justice sociale, les enjeux moraux des processus de racialisation et de leurs transformations contemporaines. À partir d'une position située à la croisée de plusieurs mondes, plusieurs héritages sociaux et de plusieurs cultures, elle décrit en creux le contenu éthique qu'elle donne à son identité de chercheuse et d'intellectuelle. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
A Dutch sociologist based in the United States, the daughter of upper-class immigrants from Suriname and a feminist involved in the women's movement in the Netherlands, Philomena Essed is a major figure in Dutch and European research on race and its structural (social and historical) foundations. Identified as a “woman of color” or “Black” in a society where the vocabulary to name and specify race as a process in its interweaving with inequalities based on class and gender is not widely available and not widely disseminated, she evokes the obstacles she encountered in a predominantly “white” and male academy in the Netherlands of the 1980s and 1990s. She underlines the solidarity, but also the ambiguities of the relationships with colleagues in dominant positions in the academy. She traces the progressive orientation of her work in the United States, grounded in a critical perspective of race without assimilating herself to the Critical Race Theories, more orientated on social justice, the moral stakes of race as a process and its contemporary transformations. From a standpoint located at the crossroads of several worlds, several social heritages and cultures, she describes the ethical content she gives to her identity as a woman scholar and intellectual. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RAI_23_0077 (accès réservé) |