Titre | Radio Libre (Skyrock) ou la libre antenne comme dispositif d'encadrement d'une sexualité hétéronormative | |
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Auteur | Déborah Gay | |
Revue | Réseaux (communication - technologie - société) | |
Numéro | no 237, janvier-février 2023 La fabrique médiatique des sexualités | |
Rubrique / Thématique | Dossier : La fabrique médiatique des sexualités |
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Page | 37-65 | |
Résumé |
La question des rapports sociaux de genre à la radio française est une question relativement peu traitée, notamment quand elle ne relève pas du champ journalistique. Pour étudier le dispositif radiophonique comme dispositif d'encadrement des (hétéro)sexualités et des genres, et inclure l'auditeur et l'auditrice dans la réflexion, l'émission Radio Libre de Skyrock a été étudiée sur un mois d'émission, celui d'octobre 2018, sur environ 70 heures d'écoute. Une attention particulière est portée aux interactions entre femmes et hommes, auditeurs comme animateurs et aux prises de parole des femmes, ces dernières n'intervenant qu'à hauteur de 5,86 % du temps de parole de l'émission sur cette période. Nous verrons comment le dispositif radiophonique tend à renforcer une binarité des genres, avec une essentialisation du féminin et un rejet des identités transféminines, au bénéfice d'une masculinité hétéronormative. Ce dispositif est visible à travers la place des silences dans les interactions ainsi que dans son refus d'utiliser des mots allant à l'encontre de la volonté de divertissement intrinsèque à l'émission, tel que « VIH/Sida » ou « viol ». Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The subject of gender relations on French radio stations has received relatively little attention, especially when it falls outside the field of journalism. To study radio as a device for framing (hetero)sexualities and genders, and in so doing to include both male and female listeners, about 70 hours of Skyrock's ‘Radio Libre' broadcasts were examined in October 2018. Particular attention was paid to the interactions between women and men, both listeners and hosts, and to women's speaking time, which accounted for only 5.86% of the programme's speaking time over this period. We see how radio tends to reinforce gender binarism, with an essentialization of the feminine and a rejection of transfeminine identities, in favour of a heteronormative masculinity. This is visible through the silences during the conversations, and in the programme's refusal of words such as ‘HIV/AIDS' or ‘rape' that it sees as running counter to its intrinsic goal of providing entertainment. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_237_0037 |