Titre | Internet non marchand et division du travail militant : Une comparaison France-Allemagne depuis les « coulisses » des infrastructures | |
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Auteur | Aube Richebourg | |
Revue | Réseaux (communication - technologie - société) | |
Numéro | no 240, juillet-septembre 2023 « Éthique de l'IA » : enquêtes de terrain | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 213-240 | |
Résumé |
Les collectifs qui défendent l'existence d'un internet alternatif et non marchand sont souvent présentés par les sciences sociales comme marginaux et inaudibles (Hintz et Milan, 2009 ; Alexandre et al., 2022). Certes les fournisseurs d'accès à internet (FAI) associatifs demeurent relativement invisibles au niveau national en France, mais le Parlement allemand a reconnu au réseau libre Freifunk un statut d'utilité publique en 2020. Si l'internet non marchand est réservé à une élite compétente, comment expliquer que les destins des infrastructures libres puissent être différents ? Partant du programme d'« ethnographie des infrastructures » (Star, 1999) et d'une enquête auprès de FAI associatifs en France et en Allemagne, nous montrerons que les services alternatifs ont façonné un discours de résistance à l'égard de l'internet commercial qui est entré, dans une certaine mesure, en écho avec les politiques publiques. Nous analysons en particulier le rôle de la division du travail dans le succès de ces collectifs dont la mission porte autant sur la construction d'infrastructures de connexion que sur la formulation d'un discours de plaidoyer en leur faveur. L'accession à une reconnaissance d'utilité publique apparaît corrélée à une division du travail autour de ces deux missions, au sein d'institutions distinctes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The social sciences often present collectives advocating for an alternative, non-profit internet as marginal and inaudible (Hintz and Milan, 2009; Alexandre et al., 2022). Yet, whereas in France associative internet service providers (ISPs) are still relatively invisible nationally, in 2020 the German parliament recognized the free network Freifunk as being in the public interest. If the non-profit internet is reserved for a competent elite, how can we explain why the fates of free infrastructures differ so much? Based on the ‘ethnography of infrastructures' programme (Star, 1999) and a survey of associative ISPs in France and Germany, we show that alternative services have shaped a discourse of resistance to the commercial internet that, to some extent, has echoed public policy. In particular, we analyse the role of the division of labour in the success of these collectives, whose mission is as much to build connection infrastructures as to formulate a discourse of advocacy on their behalf. Achieving recognition as being in the public interest appears to be correlated with a division of labour around these two missions, within distinct institutions. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_240_0213 |