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Titre Représentations de l'Ukraine et des ukrainiens dans la littérature de langue russe au xixe siècle
Auteur Lætitia Decourt
Mir@bel Revue Revue des Etudes Slaves
Numéro vol. 93, no 4, 2022
Page 565-579
Résumé L'article examine l'évolution des différentes représentations de l'Ukraine et de ses habitants à travers plusieurs étapes historiques entre la fin du xviiie et la fin du xixe siècle, afin de dégager le rôle de ces représentations dans l'élaboration du discours impérial. Ainsi, l'héritage cosaque, déprécié au début du siècle, puis valorisé par les décembristes, est ensuite retourné par Gogol′ pour en faire le fondement d'une conception nationaliste de la « russité ». La grande part que joue le folklore ukrainien dans la fortune littéraire de l'Ukraine, surtout au début du siècle, permet également de justifier la domination impériale, censée accomplir une mission civilisatrice. La logique centripète d'assimilation à la langue et à l'image de la Russie dans l'Empire est mise en évidence grâce à l'exemple des textes de Narežnyj, Somov, Gogol′, Kuprin, Čexov. Le « texte ukrainien » permet ainsi de mettre en lumière un répertoire d'images et de procédés qui se stéréotypisent au cours du siècle, niant à l'Ukraine une quelconque agentivité historique.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper aims to examine how the elaboration of imperial nationalist discourse makes use of fictional representations of Ukraine and its people in 19th century Russian literature. Analysis of a series of topoi regarding Ukrainian people (freedom-driven, war-loving Cossacks, colossal but good-natured simpletons, “dancing and singing folk”, sly witches, local versions of Robin Hood fighting Polish tyranny…) allows to show how little this collection of stereotypes evolved during the century. The same goes for representations of Ukraine, more often named Little Russia, or Southern Russia, ranging from the idyllic Avzonija, comparable to ancient Greece and Rome, to a backward country where, nevertheless, true folklore and popular traditions were preserved and awaited their artistic incarnation. Nearly all the writers whose works are briefly analyzed here, Narezhnyj, Somov, Gogol′, Kuprin, Chekhov, concur in showing a country, oppressed by foreigners and ultimately reintegrated in the Russian Empire so as to find its identity: the origin of Russia.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/res/5566