Titre | Jean-Paul II et les Juifs | |
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Auteur | Philippe Portier | |
Revue | Socio | |
Numéro | no 18, 2023 Racisme, antisémitisme, discriminations | |
Page | 125-157 | |
Résumé |
Le catholicisme a longtemps développé une hostilité à l'égard des Juifs. On a même affirmé que son antijudaïsme était la matrice de l'antisémitisme du XXe siècle. Cette contribution s'emploie à montrer que le pontificat de Jean-Paul II marque, sur ce terrain, une rupture dans l'histoire de l'Église. Une rupture relative peut-être : le pape polonais s'inscrit dans la continuité du concile Vatican II dont l'un des textes majeurs, la déclaration Nostra aetate (1965), révoque l'idée d'une culpabilité du peuple juif dans la condamnation à mort du Christ et admet que les Juifs demeurent encore dans l'alliance avec Dieu. Une rupture décisive cependant : porté par une éducation qui, dans l'entre-deux-guerres, l'a mis au contact d'une littérature venue du XIXe siècle favorable à un nationalisme inclusif, il va accentuer le philojudaïsme de la période conciliaire en développant une pensée inédite qui articule reconnaissance de l'État d'Israël et demande de pardon pour les péchés des chrétiens adressée à la communauté juive. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Catholicism has long been hostile towards Jews. It has even been claimed that its anti-Judaism was the matrix of twentieth-century anti-Semitism. This contribution sets out to show that the pontificate of John Paul II marks a break in the history of the Church in this respect. A relative break perhaps: the Polish Pope is following in the footsteps of the Second Vatican Council, one of whose major texts, the declaration Nostra aetate (1965), revokes the idea of the Jewish people's guilt in Christ's death sentence and accepts that the Jews are still part of the Alliance with God. However, there was one decisive break: influenced by his education between the wars, which brought him into contact with nineteenth-century literature favourable to an inclusive nationalism, he accentuated the “philo-Judaism” of the conciliar period by developing a new approach to the Jewish community, linking recognition of the State of Israel with a request for forgiveness for the sins of Christians addressed to the “Jewish People”. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/socio/14673 |