Contenu de l'article

Titre Représentations de la crise et crises de la représentation. Du naufrage avec spectateur aux naufrages sans témoins
Auteur Paul Bernard-Nouraud
Mir@bel Revue Tracés
Numéro no 44, 2023 États de crise
Rubrique / Thématique
Articles
Page 31-45
Résumé Cet article examine la relation entre les représentations de la crise – en l'occurrence migratoire – et les crises de la représentation – notamment celle de la métaphore du naufrage, dont Hans Blumenberg a retracé en 1979 la généalogie dans son ouvrage intitulé Naufrage avec spectateur. Il s'agit d'y évaluer la façon dont cette métaphore apparaît désormais en décalage avec la réalité actuelle, alors même qu'elle continue d'être mobilisée afin de rendre compte de la crise en cours. En examinant dans un premier temps ses usages récents, en particulier dans La crise sans fin de Myriam Revault d'Allonnes, paru en 2012, on en revient au texte de Blumenberg qui a identifié le moment où cette métaphore, longtemps utilisée comme un repère moral, s'est progressivement « démoralisée » en s'esthétisant durant le xviiie siècle. Or il apparaît désormais nécessaire de « désartialiser » cette fois cette métaphore, en lui substituant par exemple sa figure sœur qu'est l'hypotypose, afin de rendre compte non plus des naufrages avec spectateur du passé, mais des naufrages sans témoins d'aujourd'hui.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This essay envisions the relationship between the representations of crisis –in this case the migration crisis– and crises of representation –notably the metaphor of the shipwreck which Hans Blumenberg investigated in 1979 in his book Shipwreck with Spectator. The main goal of the essay is to evaluate to what extent a discrepancy appears nowadays between this metaphor and the current reality, while it is still used to report on the on-going crisis. By first examining its recent uses, especially in The Endless Crisis by Myriam Revault d'Allonnes, published in 2012, we come back to Blumenberg's essay who identified the moment when the metaphor (a moral landmark for a long time) gradually became “de-moralized” when aestheticized in the 18th century. It now appears necessary to “de-artify” the metaphor, by substituting for instance its twin figure of speech –hypotyposis–, in order to no longer report on shipwrecks with spectators, but shipwrecks without witnesses.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/traces/15074