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Titre La transmission des danses cambodgiennes en France. Quêtes identitaires et enjeux de perpétuation d'un patrimoine national
Auteur Lucie Labbé
Mir@bel Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est
Numéro no 42, 2023 Après la migration
Rubrique / Thématique
Articles
Résumé Revenant sur le contexte de création de nombreux groupes de danse au sein d'associations cambodgiennes de France dès 1976, l'article questionne la variabilité des enjeux attachés à la transmission des danses cambodgiennes en France, en particulier celles à vocation scéniques dites « classique » (ou « royale ») et « folklorique ». Au fil du temps, la pertinence des groupes de danse apparaît variable en fonction de leur contexte de création et d'évolution ou encore en fonction de la nature de leur lien avec le pays d'origine. Du point de vue des apprenants d'origine cambodgienne, elle peut renvoyer, de manière plus ou moins prégnante, à la recherche et à l'affirmation d'une identité positive et à la volonté de maîtriser des techniques corporelles rigoureuses. Ainsi, l'apprentissage des danses scéniques cambodgiennes en France s'accompagne-t-il de façon plus ou moins prononcée de l'acquisition de diverses compétences et de valeurs, dont certaines s'inscrivent dans les corps. Outre des motivations liées à une quête identitaire personnelle ou à la volonté de maîtriser un art aujourd'hui valorisé sur la scène internationale, certaines élèves apprenant la danse classique se voient investies par leurs professeures d'un rôle dans sa préservation à une échelle qui dépasse le cadre national français. Par extension, et via la mise en place de liens entre danseuses professionnelles basées à Phnom Penh et troupes basées à Paris, les corps de jeunes danseuses classiques françaises d'origine cambodgienne prennent aujourd'hui place au cœur de stratégies visant à légitimer de nouvelles figures d'autorité dans le domaine de la danse et dans le cadre politique plus large de la monarchie constitutionnelle cambodgienne.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Leaning back on the context of the creation of numerous dance groups within Cambodian associations in France since 1976, the paper questions the variability of the issues attached to the transmission of Cambodian dances in France, in particular those adapted to the stage called “classical” (or “royal”) and “folk” dances. Along time, the relevance of dance groups appears to vary according to their context of creation and development, as well as to the nature of the link they maintain with the country of origin. From the point of view of learners of Cambodian origin, it can refer, more or less significantly, to the research and the affirmation of a positive identity or to the desire to master rigorous embodied techniques. Thus, the learning of Cambodian stage dances in France is accompanied, in a more or less pronounced way, by the acquisition of various skills and values, some of which are embodied. In addition to motivations related to a quest for personal identity, or the desire to master an art which is now valued on the international stage, some among the classical dance students see themselves invested by their teachers with a role in the preservation of this dance, on a scale that goes beyond the French national framework. By extension, and through the establishment of links between professional dancers based in Phnom Penh and troupes based in Paris, the bodies of young French classical dancers of Cambodian origin now take their place at the heart of strategies aimed at legitimizing new figures of authority in the field of dance and in the wider political framework of Cambodian constitutional monarchy.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/moussons/11113