Titre | Comment la prévention remet en cause les monopoles d'assurance : le principe de non-équivalence des obligations d'assurance et d'auto-assurance | |
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Auteur | François Pannequin, Anne Corcos | |
Revue | Revue économique | |
Numéro | vol. 74, no 5, septembre 2023 Avancées de la recherche en microéconomie appliquée à l'occasion des XXXVIIIes JMA (Rennes 2022) | |
Page | 739-765 | |
Résumé |
Dans un contexte de montée inexorable de la fréquence des risques climatiques et des catastrophes naturelles, les politiques publiques n'ont d'autre choix que de tâcher d'en contenir l'ampleur. Nous étendons le modèle de monopole d'assurance de Stiglitz [1977] pour étudier l'efficacité de trois schémas de couverture : la présence d'opportunités d'auto-assurance, les obligations d'assurance ou d'auto-assurance. Nous mettons en évidence trois résultats fondamentaux. Premièrement, l'existence d'opportunités d'auto-assurance crée un contre-pouvoir au pouvoir de marché d'un monopole d'assurance. Nous montrons en effet que, par rapport à un marché monopolistique avec assurance seule, les opportunités d'auto-assurance constituent, pour l'assureur, une menace qui a pour effet de réduire son pouvoir de marché et d'augmenter le bien-être des assurés. Deuxièmement, dans ce contexte, nous constatons qu'une obligation d'assurance aura des effets délétères sur l'assuré en dégradant sa situation et en rendant son pouvoir à l'assureur. Finalement, la propriété de substituabilité entre assurance et auto-assurance nous conduit à nous interroger sur les effets d'une obligation d'auto-assurance. Il ressort de notre modèle qu'auto-assurance obligatoire et assurance obligatoire ont des effets non équivalents. En effet, bien que l'obligation d'auto-assurance réduise la taille du marché de l'assureur, elle n'a aucun impact sur le bien-être de l'assuré. Les implications de ces politiques publiques sont discutées.
Classification JEL : D86, D42, G22. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In a context of relentlessly increasing frequency of climate risks and natural disasters, public policy has no choice but to try to limit their magnitude. We extend Stiglitz's insurance monopoly model (Stiglitz [1977]) to examine the effectiveness of three coverage schemes: the presence of self-insurance opportunities, mandatory insurance and mandatory self-insurance. We highlight three main findings.
First, the market power of an insurance monopoly is challenged by the existence of self-insurance. We show that, compared to a monopoly market with insurance alone, self-insurance opportunities threaten the insurer, reducing its market power and increasing the welfare of policyholders. Second, in this context, we find that compulsory insurance has a detrimental effect on the insureds, worsening their situation and returning power to the insurer. Finally, the substitutability between insurance and self-insurance leads us to question the effects of self-insurance obligations. Our model shows that compulsory self-insurance and compulsory insurance do not have equivalent effects. While the compulsory self-insurance reduces the size of the insurer's market, it has no effect on the welfare of the insured. The implications of these public policies are discussed. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RECO_745_0739 |