Titre | Mettre en concurrence par le partenariat : les associations face à la promotion institutionnelle des consortiums | |
---|---|---|
Auteur | Anaïs Bertron | |
Revue | Revue française des Affaires sociales | |
Numéro | no 234, octobre-décembre 2023 Financement et fonctionnement du monde associatif : la marchandisation et ses conséquences | |
Rubrique / Thématique | Les formes de la marchandisation et les causes de son essor |
|
Page | 89-109 | |
Résumé |
Cet article traite de la marchandisation des associations en s'intéressant à une pratique qui semble s'y opposer : le partenariat. En lançant le Plan d'investissement dans les compétences (PIC) en 2019, le ministère du Travail appelle les associations à se réunir et à porter des projets en « consortium », pour enrayer la tendance à la concurrence entre opérateurs. Cependant, alors qu'ils sont incités à coopérer, les acteurs associatifs sont gouvernés par des modalités qui créent de la concurrence entre eux. En ouvrant des appels à projets dits « expérimentaux » à l'ensemble des associations, les promoteur·rices du PIC font pression sur le service public de l'emploi, notamment les missions locales, pour renouveler les pratiques professionnelles et l'offre de formation. L'analyse de cette politique publique permet ainsi de montrer comment le recours aux logiques marchandes, à la fois la mise en concurrence et l'appel au partenariat, est un mode de gouvernement des associations. Et l'incitation à se regrouper en consortium, dans un objectif d'efficacité et de rationalisation de l'action publique, apparaît comme une modalité supplémentaire de la marchandisation publique des associations. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
This article looks at the marketisation of non-profit organisations by focusing on a practice that seems to be at odds with it : partnership. With the launch of the Skills Investment Plan ( Plan d'investissement dans les compétences, PIC) in 2019, the Ministry of Labour is calling on associations to join forces and carry out projects in « consortia », to curb the trend towards competition between operators. However, although they are encouraged to co-operate, associations are governed by rules that create competition between them. By opening up so-called « experimental » calls for projects to all associations, the PIC's promoters are putting pressure on the public employment service, particularly local missions, to renew professional practices and training provision. By analysing this public policy, we can show how associations are governed by the logic of the market, through both competition and partnership. And the incentive to form consortia, in the interests of efficiency and rationalisation of public action, appears to be yet another modality for marketisation of associations by the state. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_234_0089 (accès réservé) |