Titre | Recenser les atteintes à la laïcité scolaire. Une politique publique du religieusement inacceptable ? | |
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Auteur | Ismail Ferhat | |
Revue | Education et sociétés | |
Numéro | no 51, 2024 Systèmes éducatifs et religions | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Systèmes éducatifs et religions |
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Page | 71-87 | |
Résumé |
Depuis les années 1980, les atteintes à la laïcité scolaire se sont imposées dans les politiques éducatives, comme, plus largement, la question de l'application du principe laïque dans l'école publique. Cependant, leur quantification a été peu étudiée et reste source d'une complexité administrative, conceptuelle et statistique méconnue. Cet article, à partir d'une méthodologie interdisciplinaire et de sources souvent inédites, se propose d'étudier la structuration toujours à affiner d'une politique de comptage des conflits religieux en milieu scolaire et ses référentiels. Quel périmètre choisir ? Si les signes religieux dits ostensibles avaient pu de 1989 à 2004 fournir une catégorie assez stabilisée et aisée à recenser, après 2017 survient une diversification des faits comptabilisables dans les grilles. La circulaire de 2022 montre la difficulté de classifier le religieusement inacceptable dans les écoles publiques et la sécuritisation croissante de la laïcité scolaire. La complexité réside aussi dans la concurrence institutionnelle, au-delà du système éducatif, pour produire, fournir et légitimer des données, ce qui contribue à affaiblir la portée des données existantes. Elle interroge la possibilité même d'un repérage exhaustif et consensuel du religieusement inacceptable dans les établissements scolaires publics. Si la quantification peut dans d'autres domaines servir de support à une dé-conflictualisation de la décision et de la gestion étatiques, la difficulté du comptage des atteintes à la laïcité scolaire a fini par mettre en cause la légitimité et la capacité de l'institution à le faire. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Since the 1980s, secular observance in schools has become an integral part of education policy, as has the wider issue of the application of the secular principle in state schools. However, there have been few studies on their quantification which remains a source of administrative, conceptual and statistical complexity. This Article, based on an interdisciplinary methodology and previously unseen sources, sets out to study how a policy for counting religious conflicts in schools has been structured and its frames of reference. What perimeter should be chosen? While so-called conspicuous religious symbols provided a fairly stable and easy-to-count category from 1989 to 2004, since 2017 there has been a diversification of events to be counted. The 2022 French circular reinforcing the respect of secularism in French education demonstrated the difficulty of classifying what is religiously unacceptable in state schools and the increasing securitisation of secularism in schools. The complexity also lies in institutional competition, beyond the education system, to produce, supply and legitimise data, which contributes to weakening the scope of the existing data. It questions the very possibility of an exhaustive and consensual identification of the religiously unacceptable in public schools. While quantification can, in other fields, serve to deconflictualise state decision-making and management, the difficulty of counting nonobservance of secularism in schools has ultimately called into question the legitimacy and capacity of schools to do so. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ES_051_0071 (accès réservé) |