Titre | Production et circulation des savoirs locaux dans les documents géographiques de Dunhuang à l'époque médiévale | |
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Auteur | Alexis Lycas | |
Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales | |
Numéro | vol. 78, no 3, juillet-septembre 2023 Histoire des savoirs | |
Rubrique / Thématique | Histoire des savoirs Nouvelles archives |
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Page | 441-481 | |
Résumé |
Comment travaillent les fonctionnaires et aux confins du monde impérial chinois ? Comme ailleurs, ils produisent des écritures grises afin d'informer le pouvoir central et leurs successeurs de leur gestion administrative et de la situation sociale de la zone dont ils ont la charge. Cette paperasse n'était logiquement pas destinée à être conservée. Cependant, la découverte fortuite de milliers de manuscrits emmurés à Dunhuang présente à l'historien et à l'historienne une dizaine d'écrits géographiques locaux susceptibles de combler les blancs d'une production scripturaire importante mais méconnue. L'analyse proposée dans cet article suit une trajectoire double. Elle s'attelle d'une part à montrer la codification de genres géographiques comme les guides et les traités illustrés, dont peu d'éléments matériels sont connus. D'autre part, elle dévoile les indices qui attestent une richesse typologique indéniable, à travers la présence de topographies et de récits narratifs. L'étude de ces manuscrits souligne combien la circulation du savoir géographique était tant verticale qu'horizontale, et bien plus complexe que l'image héritée de l'historiographie impériale. Ce travail permet de réévaluer les débuts du tournant local dans la production des savoirs bureaucratiques, de caractériser l'affirmation du rôle des acteurs locaux en dépit d'un anonymat de façade et de mettre en évidence la manière dont se construit une localité dans la Chine médiévale. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
How did medieval officialsand geographers work in Central Asia, in a prefecture located at the edge of the Chinese Empire? As elsewhere, they produced pragmatic writings to inform both the imperial center and their successors about their bureaucratic administration and the social situation in the area they oversaw. Such paperwork was not, of course, intended to be preserved. However, the chance discovery of thousands of manuscripts walled up in Dunhuang has furnished historians with a small collection of local geographical texts that can tell us much about this important but little-known scriptural production. This article proposes a twofold analysis. First, it demonstrates the codification of geographical genres such as illustrated guides and treatises, for which we have no material evidence beyond Dunhang. Second, it points to evidence of an undeniable typological richness, based on the presence of topographies and narrative accounts. The study of these manuscripts reveals that the circulation of geographical knowledge was both horizontal and vertical, and far more complex than the vision inherited from imperial historiography. It also makes it possible to reassess the beginnings of the local turn in the production of bureaucratic knowledge, to foreground the growing role of local actors behind seemingly anonymous documents, and to highlight how a locality was constructed in medieval China. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_783_0441 (accès réservé) |