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Titre L'économie sucrière et rhumière martiniquaise en péril (1950-1980)
Auteur Jean-François Ferré
Mir@bel Revue Les Cahiers d'Outre-Mer
Numéro vol. 34, no 136, octobre-décembre 1981
Rubrique / Thématique
Etudes
Page 40 pages
Résumé Jadis «isle à sucre» florissante, la Martinique connaît une crise profonde dans ses activités sucrières et s'interroge sur l'avenir de son activité rhumière. Avec la mise en place d'une culture tendant à devenir de plus en plus moderne, il s'avère que l'île offre de nombreuses contraintes physiques et techniques qui entravent le développement de cette spéculation, et la classe dirigeante des Békés (blancs créoles), dont l'emprise foncière reste puissante, a préféré se reconvertir partiellement dans d'autres activités entraînant fatalement une désaffection des petits planteurs pour cette activité rurale. La politique de relance annoncée à partir des années soixante par la profession et les Pouvoirs Publics, notamment autour du Centre Technique de la Canne et du Sucre (C.T.C.S.) ne semble pas freiner le recul de la canne. Paradoxalement, l'industrie sucrière en crise au stade de la production n'a pas de problème de débouché, car dans le cadre d'un marché communautaire contingenté (Europe des Dix), le quota alloué à l'île est loin d'être atteint. Par contre, l'industrie rhumière relativement dynamique se heurte à des problèmes d'écoulement, car les producteurs antillais ne peuvent compter, outre le marché local limité, que sur la consommation métropolitaine qui plafonne. L'élaboration actuelle d'un règlement communautaire (Europe des Dix) semble s'acheminer en priorité vers la définition d'un rhum de «type européen» que la Martinique n'a pas l'habitude de produire, contrairement aux pays ACP (Afrique -Caraïbes -Pacifique) liés à la C.E.E. par les accords de LOMÉ et qui s'avèrent de redoutables concurrents.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The Martinique sugar and rum economy threatened (1950-1980). Once a flourishing «sugar island», Martinique is now going through a deep crisis as regards its sugar activities and is uncertain as to its future in this respect. With the gradual development of a type of agriculture that is becoming more and more modern, there happens to be on the island many physical and technical constraints that impede the progress of that speculation and the leading Bee (white Creoles) class whose land owner-ship remains strong has prefered to go for other activities, which has made small planters turn their backs on that rural activity. The renewal policy announced from the 1960's on by the union together with the government especially round the T.C.S.C. (Technical Center For Sugar and Cane) seems unable to slow down the recession of cane. Paradoxically, the sugar industry that is going through a crisis as regards its production has no problems as to outlets because within the framework of a curtailed E.E.C. market (European Commonwealth), the quota allocated to the island is far from being reached. On the other hand the rather dynamic rum industry is facing problems of outflow because West Indian producers can only resort to a limited local market and the French consumption which is at a standstill. The development of a European (E.E.C.) regulation today seems to be working towards the definition of a «European Kind» of rum that Martinique is not used to producing, unlike African, Carribean or Pacific countries that are linked with the E.E.C. through the LOMÉ agreements and prove outstanding competitors.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1981_num_34_136_2998