Titre | Problèmes actuels de main-d'œuvre au Gabon. Conditions d'une immigration contrôlée | |
---|---|---|
Auteur | Claude Bouet | |
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer | |
Numéro | vol. 31, no 124, octobre-décembre 1978 | |
Rubrique / Thématique | Etudes |
|
Page | 20 pages | |
Résumé |
Le Gabon est un pays d'Afrique équatoriale dramatique¬ ment sous-peuplé, sous-développé, sous-ravitaillé. Dans un contraste saisissant, les richesses potentielles ou déjà exploitées de ce pays en font l'un des tout premiers du continent : la faiblesse de sa population lui permet d'occuper la deuxième place en Afrique pour la valeur du PNB par habitant. Outre l'utilisation du produit de ces richesses qui peut être plus ou moins judicieusement affectée à son développement (surtout à partir de 1973 où l'euphorie pétrolière laisse libre cours aux projets les plus ambitieux) le problème de la main-d'œuvre se pose avec une acuité suraiguë, tant au plan quantitatif que qualitatif.
Quantitativement : pouvoir compter immédiatement sur une main-d'œuvre abondante et qualifiée destinée à réaliser instantanément les projets plus ou moins grandioses à l'échelle du pays et de sa nouvelle puissance : chemin de fer transgabonais, barrages, routes, usines, remodelage et reconstruction de Libreville avant l'échéance de la Conférence de l'O.U.A. (juillet 1977).
Qualitativement : le Gabon ne dispose que d'un dérisoire potentiel de techniciens ; l'infrastructure scolaire et la formation professionnelle sont incapables de former avant de longues années les cadres d'une économie de type industriel qui doit, sous peine de paralysie, faire appel, jusque dans la spécialisation la plus élémentaire, à des étrangers européens ou africains.
L'avenir du Gabon étant orienté vers île développement industriel de marché, le sous-peuplement, l'instabilité des populations et le faible accroissement naturel ne devraient-ils pas décider les responsables à repenser le phénomène migratoire en le structurant de façon à résoudre les problèmes du peuplement (accroissement du marché intérieur), de la technologie (sélec tion de la main-d'œuvre importée), de la production agricole vivrière (appel sélectif à un paysannat africain, son installation et son intégration progressives), du ravitaillement des villes ? Il s'agit là d'un choix politique délicat essentiel pour l'avenir du pays. Source : Éditeur (via Persée) |
|
Résumé anglais |
Current Labor Problems in Gabon ; Conditions for a Controlled Immigration Program. — Gabon is an Equatorial African country that is seriously under popuilated, underdeveloped and poorly serviced. In a striking contrast, the potential or already exploited ressources of this nation make of it one of the leaders of the continent ; the low density of its population enables it to occupy the second place in Africa as regards G.N.P. per inhabitant. Apart from the utilization of the output of its wealth, which can be more or less appropriately channeled towards its development (especially since 1973 when enthousiasm over petroleum exploitation gave free rein to the most extravagant projects) the labor problem has taken on the proportions of a veritable crisis, both as respects quantity as well as quality.
As far as quantity is concerned : the problem is to be able to count immediately upon a labor force that is both abundant and qualified for the prompt construction of ambitious projects in accordance with the size of the country and its new power : Trans-Gabon railway, dams, roads, factories, the remodelling and reconstruction of Libreville before the date of the O.U.A. congress (July 1977).
As far as quality is involved : Gabon has a pitifully small force of skilled people. The educational infrastructure and the professional formation programs are incapable of forming, for many years yet, an elite for an industrial type of economy which must now, if economic paralysis is to be avoided, call upon foreigners, Europeans and Africans, even for the most elementary types of specialization.
Since the future of Gabon is oriented towards the industrial development of markets, won't its under-population, the instability of its popula¬ tion groups and their weak natural increase oblige the authorities to rethink the immigration problem by structuring it in a manner to resolve the problems of settlement (increase of domestic markets), technology (selection of imported labor), foodstuff production (a selective call to an African peasantry, its implantation and its progressive integration), of servicing the cities ? We have here a delicate political matter the resolution of which is vital for the future of the nation. Source : Éditeur (via Persée) |
|
Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/caoum_0373-5834_1978_num_31_124_2878 |