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Titre Évolution du stress au travail et des régulations macro-économiques
Auteur Marc Morin
Mir@bel Revue Management & sciences sociales
Numéro no 16, janvier-juin 2014 Développement et renforcement du lien social
Page 14-31
Résumé L'hypothèse générale de ce travail s'énonce en deux temps. Deux facteurs macroéconomiques et macro sociaux majeurs sont d'abord à l'origine du développement des risques psychosociaux, et de différentes formes de stress au travail et dans le cadre des rapports salariaux qui sont observables durant la décennie 2000. D'un côté, la poursuite de l'augmentation du chômage de masse et des sous-emplois, la socialisation de plusieurs générations dans un contexte de chômage massif et structurel, augmentent les risques objectifs de déclassement voire de licenciement, mais également une certaine précarité subjective d'un large éventail de salariés sur laquelle les stratégies de certaines organisations s'appuient. De l'autre, la montée en charge du pouvoir de la finance, illustrée par les crises financières, exige davantage de l'entreprise et pèse sur l'adoption de conventions managériales de rigueur cherchant à obtenir du travail plus de résultats à court terme. En fonction aussi d'autres facteurs, et en particulier de la crise du syndicalisme ou du militantisme, le chômage de masse et les formes de précarisation subjective, qui l'accompagnent, participent ensuite à la production d'une forme de stress spécifique de fixation aux organisations stressantes. Les sorties de l'entreprise étant moins fréquentes (Exit au sens d'A. O. Hirschman, 1970, de R. B. Freeman et J. Medoff, 1984), les prises de parole collectives (Voice) dans les entreprises allant en diminuant, des formes d'inhibition de l'action (Laborit, 1979) se développent en tendant en quelque sorte à accentuer l'exposition des salariés aux différents agents stressants.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MSS_016_0014