Titre | La déforestation et le commerce international : La déforestation importée, source de controverses diplomatiques | |
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Auteur | Alain Karsenty | |
Revue | Futuribles | |
Numéro | no 461, juillet-août 2024 Les forêts et le climat | |
Page | 5-21 | |
Résumé |
Dans un contexte de changement climatique plus rapide qu'envisagé, la forêt est une ressource cruciale : en moyenne (car variable selon le type de forêt) un hectare de forêt filtre 50 tonnes de poussières par an, stocke 338 tonnes de CO2, produit 21 tonnes d'oxygène et filtre 1 000 mètres cubes d'eau ; la forêt est aussi un réservoir de biodiversité (faune, flore et nombreuses molécules ou espèces encore inconnues), etc. Ce rôle essentiel à la préservation de la vie sur Terre mobilise de nombreux acteurs, associatifs, gouvernementaux, internationaux, pour lutter contre la déforestation — l'exemple le plus emblématique concernant sans doute la protection de la forêt amazonienne. Et ces dernières années, un certain nombre d'États (Royaume-Uni, États-Unis, Union européenne) ont décidé de renforcer leur action en adoptant des mesures plus ciblées en matière de lutte contre la déforestation, afin de tenir compte de la déforestation dite « importée », à savoir l'importation de matières premières ou de produits transformés dont la production a contribué, directement ou indirectement, à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la conversion d'écosystèmes naturels dans les pays producteurs. Mais la définition précise de la déforestation légale, importée…, et la façon de la contrôler effectivement dans les pays producteurs font l'objet de controverses.Alain Karsenty, après avoir rappelé l'évolution de la déforestation ces dernières décennies, sa localisation et les différents facteurs qui y contribuent, examine la teneur de ces débats. S'appuyant sur le cas du Règlement européen sur la déforestation et la dégradation des forêts, il montre la complexité des mesures censées mieux réguler le commerce international du bois et ses conséquences sur la forêt, ainsi que leur impact potentiel sur les producteurs et les pays concernés. Dans un secteur encore très informel, il va sans doute falloir réajuster les réglementations pour tendre vers le résultat escompté de la manière la plus équitable possible. S.D. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In a context of climate change that is developing more rapidly than envisaged, forests are a crucial resource: on average (with variations from one type to another), a hectare of forest filters 50 tonnes of dust per annum, stores 338 tonnes of CO2, produces 21 tonnes of oxygen and filters 1,000 cubic metres of water. Forests are also, among other things, reservoirs of biodiversity (fauna, flora and many molecules or species yet unknown). This essential role in preserving life on Earth spurs many — charitable, governmental and international — actors to combat deforestation, the most emblematic example no doubt being the protection of the Amazonian rainforest. In recent years, a number of states (UK, USA, EU) have decided to double down on their efforts by adopting more targeted measures in the battle against deforestation, in order to take account of so-called ‘imported' deforestation, by which they mean the importation of raw materials or processed products that have contributed by their production, directly or indirectly, to deforestation, forest degradation or the conversion to other uses of natural ecosystems in the producing countries. However, the precise definition of deforestation as legal, imported, etc., and the way of monitoring this effectively in the producer countries are controversial questions.After reviewing the history of deforestation over recent decades, looking at where it has happened and the various facts contributing to it, Alain Karsenty examines the content of these debates. Drawing on the case of the European Regulation on Deforestation and Forest Degradation, he demonstrates the complexity of the measures intended to better regulate the international timber trade and its impact on forests, as well as the potential effects on the producers and countries concerned. In a sector that is still highly informal, it is no doubt going to be necessary to tweak the regulations somewhat to move to achieve the intended result in the fairest way possible. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FUTUR_461_0005 (accès réservé) |