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Titre La mairie socialiste, matrice du réformisme (1900-1939)
Auteur Aude Chamouard
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 96, octobre-décembre 2007 Le PS, nouvelles approches
Rubrique / Thématique
Le PS, nouvelles approches
Page 23
Résumé Le socialisme municipal de 1900 à 1939 constitue une expérience déterminante du pouvoir par les socialistes. Or celle-ci est longtemps demeurée un terrain inexploré de l'histoire du socialisme français. Dans les communes qu'ils détiennent, les maires socialistes font leur première expérience du pouvoir, une expérience bien plus durable que l'exercice du pouvoir au niveau national. Dans la gestion quotidienne des affaires locales, les socialistes se révèlent être des réformistes, par leurs pratiques comme leur discours. Ils mènent ainsi des politiques sociales ambitieuses pour faire de leurs communes des îlots de socialisme, ce qui nécessite parfois de collaborer avec les pouvoirs dits bourgeois, le préfet notamment. Les maires acceptent et pratiquent le réformisme au quotidien alors que la doctrine du parti le leur interdit. Ces élus locaux se distancient par conséquent d'un parti dont la doctrine ne correspond pas à leur pratique quotidienne du pouvoir. Munis de réseaux de clientèle et d'une légitimité extrapartisane, les maires socialistes font preuve d'un esprit d'indépendance qui va parfois jusqu'à la désobéissance envers un parti qui a besoin d'eux pour sa survie électorale et financière.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Municipal socialism from 1900 to 1939 represents a decisive political experience for the socialists, and yet, it has long remained among the relatively under-researched aspects of French socialism. In the communes they governed, socialist mayors acquired their first experience in political power, an experience that proved more lasting than the exercise of power at the national level. In the daily management of local affairs, socialists revealed themselves to be reformers in their practices as well as in their discourse. They conducted ambitious social programs to transform their communes into islands of socialism, which sometimes lead to close cooperation with the so-called bourgeois institutions, not least the Prefect. Mayors accepted and practiced reformism every day even though the official party doctrine prohibited it. Therefore they distanced themselves from a party which doctrine no longer corresponded to their daily political practice. With their clientèle networks and a political legitimacy extending beyond the confines of their political party, the socialist mayors displayed an independence verging at times on disobedience towards their own political party which desperately needed them for its own electoral and financial survival.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_096_0023