Titre | Mutations des pratiques répressives de la police secrète tchécoslovaque (1956-1968). Du recours à la force au contrôle social | |
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Auteur | Duane Huguenin | |
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 96, octobre-décembre 2007 Le PS, nouvelles approches | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 163 | |
Résumé |
Cet article analyse les mutations des pratiques répressives de la police secrète tchécoslovaque (Státní Bezpecnost) entre 1946 et 1968. Cette période est souvent décrite comme un moment de libéralisation progressive conduisant au printemps de Prague. En effet, la répression devient moins dure et moins visible, même si l'activité de la police secrète continue à croître, notamment avec la multiplication des dites « mesures prophylactiques ». Celles-ci permettent de clore un dossier sans jugement, mais avec des sanctions administratives. Leur principal intérêt réside dans les réunions qu'elles impliquent. Là, les représentants du pouvoir apparaissent sur scène et révèlent les « crimes » devant une large audience, faisant ainsi preuve d'omniscience, clémence et magnanimité. Ces réunions suivent un déroulement strictement codifié, et constituent un rituel politique qui met en scène l'union du pouvoir et du peuple dans un moment de populaire et donc légitime justice. Ces mesures impliquent la collaboration entre la police secrète et des organisation socio-économiques (syndicats, entreprises…), élargissant le spectre des activités sociales qui peuvent être contrôlées. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article analyses the transformations of the repressive practices of the Czechoslovak secret police (Státní Bezpecnost) between 1946 and 1968. This period is often described as a moment of progressive liberalization leading to the Prague Spring. Indeed, the repression became less tough and less visible, even though the secret police's activity kept growing, particularly with the multiplication of the so-called “prophylactic measures”. These measures allowed to close a file without a trial, but with administrative sanctions. However their main significance lied in the political meetings they implied. In those, the representatives of the authorities appeared on stage and revealed the “crimes” in front of a large audience, proving therefore omniscience, clemency and magnanimity. These meetings followed a strictly codified pattern, and constituted a political ritual staging the union of the authorities and the people in a moment of popular and therefore legitimized justice. These measures implied a collaboration between the secret police and the social and economic organizations (trade unions, firms…), enlarging the range of the social activities that could be policed. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_096_0163 |