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Titre Les députés du PCF privés de leur liberté (1939-1943) : la prison comme lieu politique
Auteur Florent Gouven, Léo Rosell
Mir@bel Revue Histoire@Politique
Numéro no 52, 2024 Les lieux de privation de liberté, des lieux politiques (XIXe - XXe siècles)
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Souvent présentée comme un monde hermétique aux situations de rupture politique majeure, la prison serait une institution punitive par essence immobile. Notre article propose d'historiciser l'univers carcéral en étudiant les caractéristiques de l'internement des députés du Parti communiste français (PCF) entre octobre 1939 et février 1943. La question de l'enfermement de ces parlementaires en contexte de guerre permet d'explorer les logiques répressives successives de l'appareil d'État, le positionnement idéologique de l'organisation partisane et le vécu des détenus. La prison semble doublement apparaître comme un lieu politique. Elle se révèle être, d'une part, un espace où s'affrontent des stratégies politiques duales : si les pouvoirs publics usent de l'internement pour mettre à l'index des opposants, le mouvement communiste en fait un champ d'action pour défendre dès l'automne 1939 son orientation dite de « guerre impérialiste ». D'autre part, malgré les difficultés de leur quotidien carcéral, les députés emprisonnés conçoivent leur incarcération comme le temps d'une activité militante singulière. Sur le versant archivistique, notre analyse mobilise à la fois les sources de la répression étatique, les documents internes au PCF et des « ego-documents » – tels que les carnets et les lettres écrits en prison –, ainsi que des récits et des souvenirs de la détention.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Often portrayed as a world impervious to situations of major political upheaval, prison appears as an essentially immobile punitive institution. Our article proposes to historicise the prison world by studying the characteristics of the internment of the French Communist Party (PCF) MPs between October 1939 and February 1943. The question of the internment of these MPs in a wartime context provides an opportunity to explore the successive repressive logics of the state apparatus, the ideological positioning of the party organisation and the experiences of the detainees. Prison appears to be a political place in two ways. On the one hand, it proved to be a place where dual political strategies clashed: while the public authorities used internment to ostracise opponents, the communist movement used it as a field of action to defend its "imperialist war" orientation from autumn 1939 onwards. On the other hand, despite the difficulties of daily life in prison, the imprisoned MPs saw their incarceration as a time for singular militant activity. On the archival side, our analysis draws on sources from state repression, internal PCF documents and ‘ego-documents' -such as notebooks and letters written in prison- as well as accounts and memories of imprisonment.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/histoirepolitique/17570