Titre | De la révocation à la déportation : Édouard Herriot, un parcours de privation de libertés (1940-1945) | |
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Auteur | Yann Sambuis | |
Revue | Histoire@Politique | |
Numéro | no 52, 2024 Les lieux de privation de liberté, des lieux politiques (XIXe - XXe siècles) | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Le 10 juillet 1940, Édouard Herriot, qui avait pesé de tout son poids politique pour tenter d'empêcher le recours à Pétain, fait le choix de l'abstention. Désormais président d'une Chambre fantôme, il est révoqué de son mandat de maire de Lyon le 20 septembre 1940 et condamné à une quasi-impuissance politique. Sa volonté affirmée de défendre malgré tout l'institution parlementaire et les principes républicains est à l'origine d'un processus de privation progressive de libertés qui aboutit à sa déportation en Allemagne. D'abord retiré volontairement dans sa résidence iséroise de Brotel jusqu'en 1942, il mène avec Jules Jeanneney, le président du Sénat une « résistance légale » et manifeste publiquement son opposition au régime, conduisant les autorités de Vichy à l'assigner officiellement à résidence, avant de le faire arrêter et incarcérer à Évaux-les-Bains (Creuse), puis de le remettre aux autorités allemandes. Détenu par la Gestapo en Lorraine, il est déporté en 1944 dans un sanatorium proche de Potsdam. Cette itinérance carcérale typique des parlementaires républicains emprisonnés par Vichy se double d'un processus de privation graduelle des libertés politiques et civiques. Cet itinéraire original est analysé en suivant deux axes. Le lien de causalité entre l'activité politique maintenue par Herriot et la privation progressive de ses libertés est interrogé afin de déterminer dans quelle mesure la « résistance passive » d'Édouard Herriot est à l'origine de son arrestation puis de sa déportation. La correspondance entre itinérance carcérale et parcours de privation des libertés permet de mettre en lumière l'utilisation de l'incertitude géographique et de sa mise en scène par le système répressif vichyste. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
On July 10th, 1940, Édouard Herriot, who had thrown all his political weight behind trying to prevent Pétain from being called in, chose to abstain. Now president of a phantom Chamber, he was also dismissed as mayor of Lyon on September 20th, 1940, and condemned to virtual political impotence. His determination to defend the institution of parliament and republican principles in spite of everything led to a process of gradual deprivation of freedoms that culminated in his deportation to Germany. Initially voluntarily withdrawn to his Isère residence at Brotel until 1942, he and the President of the Senate led a ‘legal resistance' and publicly expressed their opposition to the regime. This led the Vichy authorities to place him under official house arrest, before having him arrested and imprisoned at Évaux-les-Bains (Creuse)and handing him over to the German authorities. Detained by the Gestapo in Lorraine, he was deported in 1944 to a sanatorium near Potsdam. This itinerant imprisonment, typical of Republican MPs imprisoned by the Vichy regime, was coupled with a process of gradual deprivation of political and civic freedoms. This original itinerary is analysed from two angles. The causal link between Herriot's continued political activity and the gradual deprivation of his freedoms is examined, in order to determine the extent to which his ‘passive resistance' was the cause of his arrest and subsequent deportation. The correspondence between prison itinerancy and the deprivation of liberty is studied, highlighting the use of geographical uncertainty and its staging by the Vichy repressive system. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/histoirepolitique/17348 |