Titre | « Biribi en Savoie » : la fin du dernier bagne de l'armée française (Fort d'Aiton, 1972) | |
---|---|---|
Auteur | Maxime Launay | |
Revue | Histoire@Politique | |
Numéro | vol. 52, no 1, 224 Les lieux de privation de liberté, des lieux politiques (XIXe - XXe siècles) | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
|
Résumé |
Bien des lignes ont été écrites sur l'histoire des bagnes que l'armée française avait organisés en Afrique du Nord pour punir les « fortes têtes » entre 1830 et 1962. On sait moins que le dernier avatar de cet « archipel punitif », analysé par Dominique Kalifa dans son ouvrage Biribi, se trouvait en Savoie et qu'il n'a fermé qu'en 1972. Pendant dix ans, c'est dans un fort discret et austère, à Aiton, que sont enfermés par mesure disciplinaire les hommes du rang des trois armées. Un régime d'exception y a cours : hérité du temps des colonies, il trahit un mépris de la dignité humaine. Cet article se propose de comprendre comment, dans le contexte de l'après Mai 68, le pénitencier militaire du fort d'Aiton devient un lieu politique. Les soldats qui y sont envoyés, qu'ils soient condamnés par un tribunal ou sanctionnés sur le plan disciplinaire, constituent aux yeux de l'administration un danger pour la valeur morale du corps de troupe. Cependant, la mise à l'agenda de l'armée et de sa juridiction d'exception comme « problème public » au début des années 1970 incite la société à jeter un autre regard sur cette institution disciplinaire devenue scandaleuse, l'inscrivant dans un combat séculaire contre les procédures d'exception. Cette mobilisation conduit in fine à la fin du dernier bagne de l'armée française en 1972. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
Much has been written about the history of the French Army's prisons and detention centres organized in North Africa to punish "strong heads" between 1830 and 1962. Less well known is the last avatar of the "punitive archipelago", analyzed by Dominique Kalifa in his book Biribi, located in Savoie and closed in 1972. For ten years, soldiers from the three armies were confined to a discreet fort in Aiton as a disciplinary measure. An exceptional regime prevailed, inherited from colonial times. This article sets out to understand how, in the Long 1968, the Aiton fort became a political place. For the administration, the soldiers sent there represented a threat to the moral value of the corps. But when the army and its exceptional jurisdiction were put on the agenda as a "public problem" in the early 1970s, society took another look at the Fort-Aiton scandal. The French army's last penal colony disappeared in 1972. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | https://journals.openedition.org/histoirepolitique/17408 |