Titre | La surveillance des émissions anthropiques de CO2 depuis l'espace : un enjeu géopolitique émergent | |
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Auteur | Grégoire Broquet, Frédéric Chevallier | |
Revue | L'Espace Politique | |
Numéro | no 51-52, 2023/2-2024/1 Géopolitique de l'espace extra-atmosphérique + Varia | |
Rubrique / Thématique | Géopolitique de l'espace extra-atmosphérique Espace(s) de la géopolitique |
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Résumé |
L'accord de Paris sur le climat en 2015, et plus généralement les politiques de lutte contre le changement climatique s'appuient sur une connaissance des émissions de gaz à effet de serre, en particulier de dioxyde de carbone (CO2), dues à l'activité humaine, établie par des inventaires combinant des données sur ces activités et des coefficients d'émissions correspondants. Cette approche présente aujourd'hui des limitations, avec des niveaux d'incertitudes variables en fonction des pays et des secteurs d'activité, et en termes de délais et de résolution spatiale et temporelle, qui pénalisent la transparence et la fiabilité recherchées par l'accord de Paris. Or l'acquisition et le traitement d'observations, notamment satellitaires, des concentrations atmosphériques de CO2 pourrait permettre des estimations rapides et fiables des émissions de CO2 à différentes échelles spatiales, et un contrôle voire une amélioration de la qualité des inventaires. Cet article montre ainsi que cette approche atmosphérique, longtemps limitée à la recherche scientifique, émerge aujourd'hui comme un moyen de répondre au besoin politique de nouvelles capacités de suivi des émissions de CO2. L'Europe affiche de grandes ambitions dans ce domaine, avec la mission spatiale Copernicus Anthropogenic Carbon Dioxide Monitoring (CO2M) et la préparation d'un service opérationnel de suivi atmosphérique des émissions anthropiques de CO2, qui alimenterait les déclarations officielles des émissions européennes. Cependant, la maturité actuelle des chaînes de traitement ne permet pas encore de qualifier un tel système. L'utilisation de ses estimations des émissions de CO2 dans un cadre international pose de nombreux défis techniques et politiques, que cet article discute, en leur donnant un contexte et des perspectives générales. Il s'appuie pour cela sur une revue d'articles scientifiques et de rapports pour les décideurs politiques, et sur une connaissance des échanges internationaux sur le sujet. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The Paris climate agreement in 2015, and more generally policies to combat climate change, are based on knowledge of greenhouse gas emissions, in particular carbon dioxide (CO2) emissions, from human activity, established by inventories combining data on these activities and corresponding emission coefficients. This approach currently presents limitations, with varying levels of uncertainty depending on the countries and sectors of activity, and in terms of latency and spatial and temporal resolution, which penalize the transparency and reliability sought by the Paris agreement. However, the acquisition and processing of observations, particularly satellite observations, of atmospheric CO2 concentrations could enable rapid and reliable estimates of CO2 emissions at different spatial scales, and the evaluation or even the improvement of the quality of inventories. This article thus shows that this atmospheric approach, long limited to scientific research, is now emerging as a means of responding to the political need for new capacities for monitoring CO2 emissions. Europe has great ambitions in this area, with the Copernicus Anthropogenic Carbon Dioxide Monitoring (CO2M) space mission and the preparation of an operational service for atmospheric monitoring of anthropogenic CO2 emissions, which would feed into official declarations of European emissions. However, the current maturity of the processing chains does not yet make it possible to qualify such a system. Using its CO2 emissions estimates in an international framework poses many technical and policy challenges, which this article discusses, giving them general context and perspective. To do this, it relies on a review of scientific articles and of reports for political decision-makers, and on knowledge of international exchanges on the subject. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/espacepolitique/12822 |