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Titre S'adapter et survivre : les Tchécoslovaques, des partenaires subalternes face à l'effondrement de leur tutelle politico-militaire (1918-1940)
Auteur Paul Lenormand
Mir@bel Revue Histoire@Politique
Numéro no 53, 2024 Faire face à la défaite : perspectives franco-allemandes (1918-1945)
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé Entre 1918 et 1940, les « Tchécoslovaques » sont confrontés à une série de défaites et de victoires tant politiques que militaires. Cependant, issus d'un territoire dépendant ou partenaires subalternes de grandes puissances, ‑ Autriche-Hongrie, France et Allemagne en tête ‑, ces acteurs ne vivent pas la défaite de la même manière que leurs tutelles : le sens même en est brouillé. En 1918, si la Tchécoslovaquie naissante apparaît nettement victorieuse, tous ses habitants – citoyens d'un État nouveau – ne prennent pas part à cette victoire, beaucoup ayant souffert des pertes et des sacrifices au service de l'Empire austro-hongrois. Bien qu'initialement soutenue par la France, la Tchécoslovaquie disparaît en 1938-1939, défaite diplomatique et politique qui conduit des milliers de volontaires à partir en exil. Ces acteurs reconstruisent une force militaire en France, combattent contre l'Allemagne en juin 1940, au point de risquer d'être emportés par la défaite française. Malgré le succès d'une évacuation vers la Grande-Bretagne, et la reconstitution d'unités militaires sous commandement britannique ou soviétique, perdre avec la France fut une expérience coûteuse en soldats laissés sur le continent. Cette survie dans la défaite provoqua également de graves tensions et des divisions durables, ainsi qu'une dégradation de la situation politique et morale dans les territoires occupés de Tchécoslovaquie. Cette perspective permet enfin d'approcher la défaite de façon décalée et sur le temps long du premier XXe siècle.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Between 1918 and the first half of the Second World War, natives from Czechoslovakia faced a succession of defeats and victories but, being a subunit of a larger state or a junior partner in broader coalitions, the very concept of defeat was blurred. By 1918, Czechoslovakia was victorious, but not all Czechs and Slovaks did take a part in it, while many suffered from losses in service of defeated Austria-Hungary. The support from the Entente powers did not prevent Czechoslovakia from being isolated and dismantled twenty years later, in a political defeat which led thousands of Czechs, Slovaks and other ex-Czechoslovak citizens of all nationalities to leave German-occupied Central Europe and head west or east to rebuild a military force susceptible to fight for a reborn Czechoslovak state. Yet, this Czechoslovak units could not prevent the Anglo-French defeat in May-June 1940, and its members had to face the consequences of losing the support of their main senior partner, France. Ultimately, throughout British and Soviet drawbacks, the Czechoslovak exiles successfully overcame defeat, but went out weakened in both numbers and cohesion from these experiences, while the situation worsened dramatically back home in the occupied Czech lands –incidentally providing an insightful view on their partners' defeat(s).
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/histoirepolitique/19125