Titre | Histoire des savoirs et relations de pouvoir : Les métamorphoses de la science administrative italienne (1875-1935) | |
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Auteur | Andrea Rapini, Pierre-Edouard Weill | |
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Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales |
Numéro | vol. 79, no 1, janvier-mars 2024 Participation et citoyenneté et État et administration | |
Rubrique / Thématique | État et administration |
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Page | 139-175 | |
Résumé |
Cet article apporte une contribution à l'histoire des savoirs fondée sur l'analyse de relations de pouvoir à la croisée des champs académique et politique. Il prend pour objet les métamorphoses de la science administrative (SA) italienne, de son imposition dans le cursus juridique (1875) à sa disparition provisoire des facultés de droit (1935). Il esquisse d'abord les grandes lignes du modèle universitaire italien naissant et ses influences étrangères. Il analyse ensuite la controverse sur les fondements épistémologiques et les frontières d'une SA émergente et contestée, ces débats étant liés à des enjeux politiques sur la souveraineté de l'État et la légitimité de son intervention sociale. Si l'enseignement de la SA connaît un essor jusque dans les années 1880, des transformations réglementaires affectent les rapports de force dans le recrutement professoral et amorcent son déclin. C'est ce qu'objective la reconstitution de la structure des liens de coparticipation aux jurys de recrutement, grâce aux outils de l'analyse de réseaux. Combinant l'exploitation de ces résultats et de données biographiques, l'article montre comment les défenseurs d'une méthode juridique des plus formalistes imposent leurs principes de définition et de classement des disciplines administratives. L'étude de trajectoires exemplaires oppose enfin la perpétuation de la marginalité des promoteurs d'une SA interventionniste à la consécration de ses contempteurs, qui légitiment l'État libéral, mais adoptent des postures contrastées face à l'avènement du fascisme. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article contributes to the history of knowledge by analyzing power relations at the intersection of the academic and political fields. It focuses on the evolution of Italian administrative science (AS) from its introduction into the legal curriculum in 1875 to its temporary removal from law faculties in 1935. The article begins by describing the naissance of the Italian university model and its foreign influences. It then analyzes the controversy surrounding the epistemological foundations and boundaries of an emerging and contested AS, tracing debates linked to political issues of state sovereignty and the legitimacy of welfare policies. The teaching of AS flourished into the 1880s. However, regulatory changes affected the balance of power in the recruitment of professors, and the field began to decline. This is illustrated by a reconstruction of the links between coparticipants in recruitment juries, based on network analysis. Combined with biographical data, these results show how defenders of a highly formalist legal method imposed their vision on the definition and classification of administrative disciplines. Finally, a study of representative individual trajectories contrasts the ongoing marginalization of those who favored an interventionist AS with the legitimation of its detractors: supporters of the liberal state, who nevertheless adopted disparate positions in the face of the rising tide of Fascism. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-annales-2024-1-page-139?lang=fr (accès réservé) |