Titre | Reinventing the Afterlife in Japan (1960-2020): From Temple Dioramas to Architect-designed Hell and Heaven Parks | |
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Auteur | Mary Picone | |
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Revue | Extrême-Orient, Extrême-Occident |
Numéro | no 47, 2024 Vies des morts en Asie | |
Rubrique / Thématique | I. Représenter et présentifier |
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Page | 55-74 | |
Résumé |
Au Japon, les tombes et les tablettes mortuaires sont censées constituer un lieu matériel pour les morts ancestralisés. Cependant, le contact le plus tangible ainsi que le plus élaboré avec la masse des malemorts ou de ceux dont le sort est incertain est constitué par des recréations de l'au-delà en trois dimensions transposant les rokudō-e (rouleaux peints des six voies de la réincarnation). Des représentations contemporaines des enfers, du monde des démons affamés (gaki) et des paradis se trouvent dans des temples avec des statues du roi et juge des enfers Enma (Yama), ou en tant qu'annexes récentes d'autres temples, ou encore sur des sites de « loisirs bouddhiques » proches des parcs à thème si communs dans l'archipel. On en trouve également en tant qu'attractions touristiques mineures situées le long des routes. Le divertissement rejoint l'enseignement religieux sur certains lieux sacrés tels que le mont Tateyama, anciennement vu comme habitat des morts puis devenu lieu de pèlerinage célèbre. Dans les années 1990, afin de relancer le tourisme, le bureau culturel de la préfecture a fait construire des musées complétés par le parc de divertissement du mandala de Tateyama (Tateyama mandara yūen), une représentation symbolique et multisensorielle complexe des célèbres rouleaux peints locaux sous la forme d'un grand parc à thème. Cet ensemble ambitieux a été imaginé par un architecte connu en tant que vision de l'itinéraire posthume de l'âme à travers les voies de la réincarnation, agrémenté par pas moins de sept paradis, en fait des installations imaginées par des artistes. D'autres tentatives de réinvention des au-delàs prennent la forme de petits musées bricolés tels que l'Izu gokurakuen (parc du paradis d'Izu), apprécié par certains en tant qu'exemple de « nostalgie de la période Shōwa ». Il s'agit d'un bâtiment contenant une énième version des dioramas en plâtre et plastique des tortures infernales coutumières avec effets son et lumière ainsi qu'un paradis voisinant avec un « musée du sexe ». Parmi d'autres exemples de réinventions, on évoquera des modèles en carton de nouveaux enfers (tels celui des « voleurs de gommes ») réalisés par des enfants auxquels un artiste et ancien instituteur avait montré le Tateyama mandara comme source d'inspiration. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In Japan the ancestralized dead are generally associated with graves and memorial tablets. Yet the most tangible and elaborate form of post-mortem contact with the mass of those existing outside this status (for example in the hells or as hungry ghosts, gaki) is provided by three dimensional re-creations of the otherworld, based on the painted scrolls portraying the six paths of reincarnation (rokudō-e). They are to be found in temples containing halls dedicated to the infernal King and judge Enma (Yama), in relatively recent additions to other temples or, more generally, on sites of “Buddhist leisure” such as contemporary religious-themed amusement parks, or even as roadside attractions. Amusement and religious instruction continue to be combined also in sites such as the sacred mountain of Tateyama, anciently known as an abode of the dead and later as a pilgrimage destination. In order to develop tourism in the 1990s the local prefectural authorities built a museum housing the famous “pilgrimage mandala” scrolls as well as a series of parks. The most ambitious of these is the Tateyama mandara amusement park (Tateyama mandara yūen), a very complex symbolic and multisensorial representation of the world of the eponymous scrolls. Designed by a well-known architect it mainly portrays the souls' itinerary through the paths of rebirth and includes seven paradises in the form of installations by artists. Other attempts at recreating the afterlife include minor tourist attractions such as the Izu Gokurakuen (paradise amusement park), now prized by some as an example of retro Shōwa nostalgia, a building containing still another version of plaster dioramas of infernal tortures embellished by light effects, plus a paradise attached to a sex museum. Another type of re-creation is constituted by the models of new hells (such as that for “eraser thieves”) made by schoolchildren to whom an artist and former teacher had shown pictures of the Tateyama mandalas as a source of inspiration. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://shs.cairn.info/journal-extreme-orient-extreme-occident-2024-1-page-55?lang=en (accès réservé) |