Contenu de l'article

Titre Memory Politics of Mass Graves and Commemoration: Korea's Cheju April 3rd Incident
Auteur Seong Nae Kim
Mir@bel Revue Extrême-Orient, Extrême-Occident
Numéro no 47, 2024 Vies des morts en Asie
Rubrique / Thématique
III. Capter et transformer les morts
Page 153-185
Résumé ‪Cet article aborde les questions de la violence d'État, du traumatisme culturel, de la commémoration et de la politique de mémoire relatifve aux « événements » du 3 avril à Cheju ou « 4.3 » (1947-1954), considérés comme précurseurs de la guerre de Corée. Après l'adoption par le gouvernement, en 2000, de la Loi spéciale relative à la recherche de la vérité sur les événements du 3 avril à Cheju, le « 4.3 » a été officiellement reconnu comme un cas de violence d'État et de massacres de civils. Cependant, en raison du silence imposé pendant une longue période et de la suppression de la « mémoire du 4.3 », les divergences entre la mémoire de l'État et la mémoire individuelle locale ont créé des conflits quant à l'identité des victimes du massacre, la commémoration de l'événement et la politique complexe de la post-mémoire. S'appuyant sur le concept de « post-mémoire » de Hirsch (un type de mémoire intergénérationnelle qui médiatise la mémoire passée dans sa force affective), cet article explore la manière dont cette divergence est médiatisée dans les rites commémoratifs d'offrandes aux ancêtres et dans la réinhumation des corps exhumés des fosses communes. En tant que preuves matérielles des massacres et de leur présence affective, les restes « animent » l'action politique dans le sens d'un jugement moral sur la responsabilité des massacres. Placer les morts dans un tombeau familial approprié ou dans une salle d'inhumation publique partagée avec d'autres morts de masse dans le Parc de la Paix est devenu une préoccupation majeure pour les familles endeuillées. Cela montre comment l'implication de l'État dans la gestion des dépouilles et des pratiques de vénération ancestrale continue d'exercer une influence sur les familles des défunts ainsi que sur les victimes du « 4.3 ». En opposition à l'intervention structurelle de l'État, il existe une action communautaire qui cherche à réparer la perte des relations sociales et restaurer l'histoire commune en créant des tombes collectives d'enfants et des cimetières familiaux, et en inventant des rites chamaniques dans la sphère publique de l'île. Dans cet article, nous témoignons de la communauté de mort et de perte, nouvellement formée à travers le traumatisme culturel et la justice réparatrice dans la période post-atrocité.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪This article enquires into questions of state violence, cultural trauma, commemoration, and memory politics with respect to the Cheju April 3rd Incident or “the 4.3” (1947-1954), which is regarded as the precursor of the Korean War. After the Special Law for Investigation of the Truth about the Cheju April 3 Incident was established in 2000 by the government, “the 4.3” was officially recognized as a case of state violence and civilian massacres. Due to long-term enforced silence and suppression of “the 4.3 memory,” however, the divergence between state memory and local individuated memory has created conflict over the identity of the victims of mass killing, the commemoration of the event, and the complex politics of postmemory. Drawing on Hirsch's concept of “postmemory” (the type of inter-generational memory that mediates the past memory in its affective force), this paper explores the way in which this divergence is mediated in commemoration rituals of ancestor worship and reburial of dead bodies exhumed from mass graves. As material evidence of mass killing and its affective presence, the remains “animate” political action for moral judgement about responsibility for massacres. Placing the dead in a proper family tomb or public enshrinement hall shared with other mass dead in the 4.3 Peace Park becomes the most significant concerns of the bereaved families. It shows how state involvement in the management of remains and ancestral veneration custom continues to exert an influence on the surviving families of the dead as well as the victims of the 4.3. In opposition to the structural state intervention, there persisted a community action that continually repaired the loss of social relations and restored communal history through creating the children's collective grave and family cemetery and inventing island-wide shamanic rituals in the public sphere. In this article, we witness the community of death and loss, which is newly formed through cultural trauma and restorative justice in the post-atrocity era.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://shs.cairn.info/journal-extreme-orient-extreme-occident-2024-1-page-153?lang=en (accès réservé)