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Titre Les archives du web : du « goût de l'archive » à des cultures historiennes renouvelées ?
Auteur Frédéric Clavert, Caroline Muller
Mir@bel Revue Cahiers du numérique
Numéro Vol. 20, no 3-4, 2024 Le web : source et archive
Page 163-179
Résumé Partant du projet collectif Le goût de l'archive à l'ère numérique, cet article constate que le livre d'Arlette Farge, Le goût de l'archive, très populaire chez les historiennes et historiens français, ne correspond plus à l'expérience de recherche d'une grande partie d'entre eux. Les archives du Web sont un cas intéressant pour montrer ce décalage : souvent méconnues des historiens et historiennes qui pourraient en faire usage, parfois malmenées méthodologiquement, les usages, mésusages et non-usages des archives du Web montrent à quel point une culture numérique commune aux historiens et historiennes manque, nous rappelant au passage la nécessité de repenser notre formation. Le cas des archives du web montre également que nous avons besoin de nouvelles philologies, adaptées à l'ère numérique et, plus particulièrement, aux sources nativement numériques. Premier type de sources nativement numériques largement accessible, les archives du web annoncent les enjeux que devront relever les historiens et historiennes du contemporain : en premier lieu, expliciter des pratiques numériques discrètes qui, autrement, risquent d'introduire des impensés dans notre méthodologie. Cette explicitation pourra aller jusqu'à reconsidérer ce que nous tenons aujourd'hui pour acquis, la définition d'une « archive ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Based on the collaborative project Le goût de l'archive à l'ère numérique, this article notes that Arlette Farge's book Le goût de l'archive, which is very popular with French historians, no longer corresponds to the research experience of a large proportion of them. Web archives provide an interesting example of this discrepancy: often unknown to historians who could make use of them, and sometimes methodologically abused, the uses, misuses and non-uses of web archives show the extent to which a common digital culture among historians is lacking, reminding us of the need to rethink our training. The case of web archives also shows that we need new philologies, adapted to the digital age and, more specifically, to natively digital sources. As the first type of natively digital source to be widely accessible, web archives herald the challenges that contemporary historians will have to take up: firstly, to make explicit discrete digital practices which otherwise risk introducing many unanswered questions into our methodology. This clarification could go so far as to reconsider what we take for granted today, the definition of an ‘archive'.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://shs.cairn.info/revue-les-cahiers-du-numerique-2024-3-page-163?lang=fr