Titre | Gouverner par les armes au Burkina Faso : militariser le pouvoir et milicianiser la société | |
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Auteur | Tanguy Quidelleur | |
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Revue | Politique africaine |
Numéro | no 174, 2024/2 Gabon: corps politiques et coup d`État | |
Rubrique / Thématique | Recherches |
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Page | 157-181 | |
Résumé |
Depuis le milieu des années 2010 et l'implantation de groupes armés se réclamant du djihad sur son territoire, le Burkina Faso a progressivement plongé dans la guerre. Surtout, en suivant la montée en intensité du conflit, les pouvoirs successifs ont massivement encouragé l'armement les civils pour suppléer les forces de défense et de sécurité, tandis que le pays connaissait une succession de coups d'État militaires. Cet article, basé sur des données récoltées entre 2017 et 2022, revient sur la genèse de ces dynamiques violentes et observe la manière dont la militarisation du pouvoir a interagi avec la milicianisation de la société. En effet, comme dans d'autres configurations, si l'État burkinabè se montre généralement incapable de protéger des villageois, il joue un rôle central dans la mise en armes des conflits. La coproduction de la violence, construite par des hommes en armes à l'intérieur et aux portes de l'État, doit alors être analysée comme une politique publique et un mode de gouvernement par la violence. Enfin, ces mobilisations paramilitaires et leurs soutiens politiques produisent aussi un ensemble de discours et d'imaginaires politiques qui infusent dans la société et recomposent les segments sociaux. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Since the mid-2010s and the arrival of armed jihadist groups claiming jihad in its territory, Burkina Faso has gradually been plunged into war. Above all, following the outbreak and intensification of the conflict, successive governments have massively encouraged the arming of civilians to supplement the defence and security forces. Based on data collected between 2017 and 2022, this article reviews the genesis of these violent dynamics and analyses how the militarization of power has interacted with the militianisation of society. As in other cases, while the Burkinabe state is generally proving itself to be incapable of protecting villagers, it is playing a central role in arming the conflicts. The co-production of violence by armed men within and at the gates of the State, must therefore be analysed as a public policy and a mode of governance through violence. Finally, these paramilitary mobilisations and their political support produce a collection of discourses and political imaginaries that permeate society and redefine social segments. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-politique-africaine-2024-2-page-157?lang=fr (accès réservé) |