Titre | La pratique du chemsex dans les enquêtes nationales Rapport au sexe (ERAS) auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : évolutions entre 2017 et 2023 | |
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Auteur | Annie Velter, Perrine Roux | |
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Revue | Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions |
Numéro | vol. 30, 2024/2-3 Chemsex | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Chemsex |
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Page | 53-73 | |
Résumé |
L'Enquête Rapport Au Sexe (ERAS) est une enquête en ligne transversale, auto-administrée et basée sur le volontariat, menée auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ; quatre éditions ont été réalisées depuis 2017 (2019, 2021, 2023). L'article a pour objectif de décrire l'évolution de la pratique du chemsex au sein de ces enquêtes nationales et les caractéristiques des HSH qui le pratiquent à partir d'ERAS 2023. Depuis 2017, la pratique du chemsex est stable dans le temps, quel que soit l'indicateur utilisé. Celle au cours du dernier rapport sexuel s'élève à 5 % en 2017 et à 6 % en 2023 lors du dernier rapport sexuel et à 12 % en 2021 et 13 % en 2023 au cours des 6 derniers mois avant l'enquête. Par rapport aux participants qui ne pratiquent pas le chemsex, ceux qui le pratiquent sont plus souvent âgés de 25-45 ans, urbains, chômeurs, financièrement moins aisés ; attachés aux sociabilités et aux valeurs de performances sexuelles gay, séropositifs au VIH ou séronégatifs et usagers de la Prophylaxie pré-exposition (PrEP). Ils sont plus souvent multipartenaires et utilisent moins systématiquement le préservatif lors des pénétrations anales avec des partenaires occasionnels. La pratique du chemsex est associée à des comportements à haut risque de contamination au VIH et aux autres infections sexuellement transmissibles (IST) mais aussi à des signes de détresses psychosociales qui restent à explorer. Des services adaptés à la pratique du chemsex, répondant à la fois aux enjeux de réduction de risques, de santé sexuelle et de prise en charge psychosociale destinés aux HSH doivent être déployés afin d'assurer une prévention adaptée et des interventions en faveur du bien-être de cette population. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The Rapport au Sexe Survey (ERAS) is a cross-sectional, self-administered, voluntary survey, done online, of men who have sex with men (MSM); four editions have been carried out since 2017 (2019, 2021, 2023). The aim of the article is to describe the evolution of chemsex practice within these national surveys and the characteristics of MSM who practice it as of ERAS 2023. Since 2017, the practice of chemsex has been stable over time, whatever the indicator used. Thus, in 2017, 5 percent of respondents had practiced chemsex during their last sexual interaction, compared to 6 percent in 2023. In 2021, 12 percent had practiced chemsex in the six months before the survey, compared to 13 percent in 2023. Compared with respondents who don't practice chemsex, those who do are more likely to be aged 25–45, live in urban areas, be unemployed, be financially less well-off, be attached to gay sociability and sexual performance values, be HIV-positive, or HIV-negative and use pre-exposure prophylaxis (PrEP). They are more likely to have multiple partners, and to use condoms less systematically for anal sex with occasional partners. The practice of chemsex is associated with high-risk behaviors for HIV and other STIs, but also with signs of psycho-social distress that remain to be explored. Services adapted to the practice of chemsex, addressing the issues of risk reduction, sexual health, and psychosocial care for MSM, need to be deployed to ensure appropriate prevention and interventions to promote the well-being of this population. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-psychotropes-2024-2-page-53?lang=fr (accès réservé) |