Titre | Pour ne pas en finir avec la souveraineté : Entretien croisé avec Céline Spector et Alessandro Stanziani | |
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Auteur | Céline Spector, Alessandro Stanziani, Clémence Nasr, Marc-Antoine Sabaté | |
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Revue | Raisons Politiques |
Numéro | no 96, novembre 2024 Les nouveaux territoires de la souveraineté | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 103-123 | |
Résumé |
Le concept de souveraineté n'est-il pas condamné à l'obsolescence dans un monde globalisé où les sources et les lieux d'exercice du pouvoir sont de plus en plus fragmentés, et où les crises environnementales bouleversent la stabilité du sol sur lequel l'État-nation territorialisé s'est historiquement construit ? Les appels à la souveraineté industrielle, énergétique, alimentaire, sanitaire, numérique, etc., semblent pourtant se renforcer à mesure que s'actualisent ces différentes crises. Comment expliquer cette inflation contemporaine du vocabulaire de la souveraineté ? Et surtout, quelles sont les raisons pour lesquelles la souveraineté demeure malgré tout un concept indépassable pour s'orienter et agir tant au niveau national qu'en deçà et au-delà ? Telles sont les questions discutées dans cet entretien avec Céline Spector et Alessandro Stanziani, qui, en s'appuyant sur la lecture de leurs ouvrages respectifs, No Démos ? et Capital Terre, cherche des pistes de réponses au carrefour de la philosophie politique et de l'histoire économique et environnementale. Un horizon commun aux deux auteur·ices se dégage de la discussion : d'une part, le rappel de la diversité des sources historiques de la souveraineté et des possibles non advenus, qui font rétrospectivement apparaître des horizons alternatifs au devenir néolibéral et souverainiste de l'Europe, de l'autre, la défense d'un usage démocratique de la souveraineté comme point d'appui pour le renforcement des institutions représentatives et des services publics, en particulier au niveau de l'Union européenne et de ses différents territoires. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Should not the concept of sovereignty be set aside as obsolete in a globalised world where power is increasingly fragmented, and where environmental crises are unsettling the very territoriality of nation states? Yet calls for sovereignty in its various declinations (industry, energy, food, health, digital, etc.) seem to be growing louder as these various crises unfold. How could one explain this contemporary inflation of the vocabulary of sovereignty? And above all, why does sovereignty arguably remain an incomparable and necessary concept to think and act not only nationally but both locally and globally. These are the questions discussed in this interview with Céline Spector and Alessandro Stanziani, looking for answers at the crossroads of political philosophy and economic and environmental history. In doing so, a common horizon emerges—both authors insisting, on the one hand, on the plurality of sovereignty's historical sources and the roads not taken which retrospectively draw alternative paths to the neoliberal and sovereignist becomings of the European Union, and on the other hand on the defence of a democratic understanding of sovereignty associated with a strengthening of representative institutions and public services. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-raisons-politiques-2024-4-page-103?lang=fr (accès réservé) |