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Titre Une épidémiologie paritaire ? Outils, savoirs et luttes de définitions relatifs à la santé au travail des fonctionnaires
Auteur , Renaud Bécot, Clémentine Comer, Gabrielle Lecomte-Ménahès, Anne Marchand, Pierre Rouxel
Mir@bel Revue Travail et emploi
Numéro no 169-170-171, 2022/2-4 Risques professionnels : la santé au travail sous surveillance ?
Page 97-122
Résumé Cet article porte sur la mobilisation d'agent·es de la fonction publique face au danger de l'amiante, en livrant une chronologie de l'implication syndicale dans l'élaboration, la mise en œuvre et le suivi d'un instrument de mesure de l'altération de la santé au travail qu'est l'étude épidémiologique. En revenant sur la pugnacité de l'intersyndicale « Tripode », du nom du bâtiment administratif nantais amianté, qui a discuté âprement la définition des outils de surveillance sanitaire, cet article éclaire les ressorts d'une « épidémiologie paritaire » qui a contribué à faire de la nocivité de l'amiante un problème public, à contrer la hiérarchie administrative qui faisait obstacle à la reconnaissance des maladies professionnelles des agent·es exposé·es et enfin à inciter l'État-employeur à des pratiques de précaution vis-à-vis de ce cancérigène. Ni réductible à l'épidémiologie institutionnelle, ni superposable à l'épidémiologie populaire, cette démarche place les acteurs et actrices syndicales sur un pied d'égalité avec leurs administrations de tutelle au cœur des instances de négociation de la démocratie sanitaire.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article focuses on the mobilization of civil servants against asbestos danger, providing a chronology of trade union involvement in the development, implementation and monitoring of epidemiological studies, which is an instrument for measuring changes in occupational health. By returning to the pugnacity of the “Tripode” union groups – in reference to the name of the asbestos building in Nantes – to discuss the definition of health supervision tools, this contribution sheds light on the conditions of a “parity-based epidemiology” that is not only capable of participating in the construction of a public problem about the harmfulness of asbestos, but also of countering the resistance of the administrative directions to recognize the occupational illnesses of employees, and finally to encourage the State-employer to adopt precautionary practices with regard to this carcinogen. Neither reducible to institutional epidemiology, nor stackable on popular epidemiology, this approach places trade union actors on an equal footing with their supervisory administrations at the center of the negotiating arenas of health democracy.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://shs.cairn.info/revue-travail-et-emploi-2022-2-page-97?lang=fr