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Jean-Yves Calvez, membre de l'équipe de Projet jusqu'à son décès, en 2010, laisse la figure d'un grand intellectuel, à la fois philosophe et excellent connaisseur de la vie sociale, économique et politique dans le monde. Après lui, on peut s'interroger sur la pertinence du mot « développement », la concentration du capital, la place de l'interculturel et de la question écologique.

Ce texte se veut un signe de reconnaissance et d'amitié adressé à Jean-Yves Calvez. J'y reprends en partie une étude, parue en 2007 dans la revue Cités, à propos de Spectres de Marx de Derrida. Le rapprochement n'est pas aussi incongru qu'il y paraît. Pour Calvez, Marx, malgré des intuitions généreuses, reste un idéologue ; pour Derrida, le même Marx, malgré la volonté de science et son inscription dans un siècle si déterminé, serait un prophète, non celui qui prédit, mais celui qui alerte et interrompt.

Trois auteurs engagés dans les négociations sur le climat resituent Copenhague et ses suites, à la fois face aux enjeux – très réels – du réchauffement de la planète et dans l'histoire de vingt ans d'une négociation, qui, au-delà d'objectifs quantifiés, doit permettre de réorienter la croissance.

L'accès à l'enseignement supérieur est à soutenir. Non pas seulement pour répondre à des exigences marchandes, mais pour ouvrir la capacité d'entrer dans un savoir, de développer créativité et esprit critique.

Saura-t-on dépasser les blocages et refonder le pacte collectif entre les générations ? Une baisse des pensions asphyxierait le système par répartition. La solidarité entre jeunes et vieux passe par une hausse progressive des cotisations.

Pris entre la conscience des menaces environnementales et la difficulté à se représenter une vie réussie hors du mirage du tout est possible, les jeunes sont face au défi de « reconstruire ».

Dans un climat politique désenchanté, les jeunes s'engagent de façon intermittente, protestataire, pragmatique. Leur engagement est plus militant, éphémère et médiatisé.

A force d'entendre parler de crises, les jeunes générations risquent de s'enfermer dans un constat d'impuissance. Elles veulent découvrir des possibilités d'innover. La crise n'est pas le chaos.

Le mythe d'une société post-industrielle est à revoir : secteurs secondaire et tertiaire sont en réalité imbriqués. Pour retrouver un dynamique, il faut entreprendre une politique industrielle au niveau européen consciente des opportunités, des défis et des contraintes de son époque : une « réindustrialisation verte ».

La situation financière grecque est catastrophique. La crise a touché tous les secteurs de l'économie et en premier ses piliers : le bâtiment, le tourisme et la marine marchande. La Grèce témoigne de problèmes structurels économiques et sociaux. La crise sera-t-elle l'occasion d'opérer un changement moral et culturel pour reconstruire le pays sur des bases saines ?