Contenu du sommaire : Mondialisation, commerce international et environnement
Revue | Revue économique |
---|---|
Numéro | vol. 61, no 1, janvier 2010 |
Titre du numéro | Mondialisation, commerce international et environnement |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Mondialisation, commerce international et environnement. Un avant-propos - Bontems Philippe, Calmette Marie-Françoise p. 1-8
- La coordination des politiques environnementales entre deux pays de taille asymétrique - Cheikbossian Guillaume p. 9-34 Dans cet article, nous étudions la politique environnementale stratégique dans un modèle à deux pays de taille asymétrique. Les interactions stratégiques ont pour origine, d'une part, la situation de concurrence imparfaite entre les entreprises des deux pays sur le marché commun, et d'autre part, l'aspect transfrontalier de la production polluante. Nous montrons qu'à l'équilibre de Nash, le grand pays choisit un taux de taxe sur la production polluante plus faible que le petit pays. Nous étudions ensuite deux types de coordination des politiques environnementales: la création d'une instance supranationale et la mise en place d'un taux de taxe minimum. Dans les deux cas, nous montrons que le grand pays peut avoir un niveau de bien-être inférieur à celui qu'il obtient à l'équilibre de Nash et, en conséquence, s'opposer à une solution coordonnée. Classification JEL: Q28, F12
- Taxation régionale versus nationale en présence de pollution transfrontalière - Cavagnac Michel, Péchoux Isabelle p. 35-56 Nous considérons un modèle de commerce stratégique à deux pays en présence de pollution transfrontalière. Dans le pays de référence, la fiscalité environnementale peut alternativement être décidée soit au niveau régional soit au niveau national. Nous déterminons l'impact d'un changement du centre de décision sur, respectivement, le commerce, le profit des entreprises, le dommage environnemental, le bien-être régional et national. Nous montrons qu'une politique centralisée s'avère être très favorable au profit de l'entreprise domestique mais au prix de mauvaises performances environnementales. Concernant le critère usuel du bien-être collectif, nous montrons que la politique retenue par un centre de décision régional, uniquement motivé par des considérations locales, peut implémenter un bien-être national supérieur à celui obtenu par un régulateur national.Regional Taxation Versus National Taxation with Transboundary Pollution. We consider a two-country model of strategic trade with transboundary pollution. Environmental policy may be decided either at the regional level or at the national level. We study how changing the decision center impacts on, respectively, trade, firms' profit, environmental damage, regional and national welfare. We show that a centralized policy turns out to be in favour of domestic firm's profit but at the cost of a bad environmental quality. Concerning the usual criterion of social welfare, we show that the policy adopted by a regional decision-maker, only concerned by local considerations, might implement a national welfare higher than the welfare achieved by a national regulator. Classification JEL : F12; F18; H23; Q28.
- Politique environnementale et ajustements aux frontières en présence de concurrence imparfaite - Nicolaï J.-P., Péchoux Isabelle, Ponssard J.-P., Pouyet J. p. 57-77 Dans un contexte avec commerce bilatéral entre deux zones géographiques et pollution globale, nous étudions l'impact de la mise en œuvre unilatérale d'une taxation des émissions dans une des zones. Pour compenser une perte de compétitivité de son industrie, le gouvernement de cette zone peut vouloir mettre en œuvre des ajustements aux frontières sous la forme de subventions aux exportations ou de taxes sur les importations. Nous étudions l'interaction entre les instruments de la politique environnementale et les ajustements aux frontières en mettant en lumière le rôle des structures de marché et de la concurrence imparfaite.In a two-region model of bilateral trade with global pollution, we study how the unilateral implementation of emissions taxes affects the region. To offset the decrease in its industry's competitiveness, the regulator of the region may implement borders adjustments such as export subsidies or import taxes. We study the interaction between environmental policy instruments and border adjustments highlighting the role played by market structures and imperfect competition. Classification JEL : F12 ; F18 ; H2 ; Q2.
- L'ouverture aux échanges est-elle bénéfique ? Analyse en présence d'une régulation environnementale incitative - Hiriart Yolande p. 79-102 Dans un cadre d'équilibre général à la Heckscher-Ohlin, nous étudions une petite économie ouverte avec trois facteurs de production non mobiles (le capital, le travail et une ressource naturelle), un bien intermédiaire et deux biens finaux. La ressource naturelle sert d'input au secteur intermédiaire. Ce secteur est protégé de la concurrence internationale et régulé à cause de la pollution locale induite par son activité. Les secteurs producteurs de biens finaux (un secteur industriel intensif en capital, un secteur agricole intensif en travail) sont compétitifs et ouverts à la concurrence internationale. Nous caractérisons la régulation optimale du secteur intermédiaire en information parfaite à l'équilibre de cette économie. En adoptant une perspective d'optimum social, nous montrons que l'ouverture aux échanges augmente le bien-être. Nous montrons ensuite que ce résultat standard n'est plus valide en présence d'une asymétrie d'information qui contraint la régulation du secteur intermédiaire. Classification JEL. L51, F18.
- The Pollution Haven Hypothesis, a Dynamic Perspective - Bogmans Christian, Withagen Cees p. 103-130 In this paper we build a model to investigate the relation between trade and the environment in a dynamic setting. We extend a trade model similar to Copeland & Taylor (2003) by adding capital accumulation. We characterize optimal environmental policy in autarky and under international trade. Then we analyze the effects of parameter differences across countries on steady state specialization patterns. JEL Codes: F18, F43, O41, Q56.
- Effet de serre, échanges internationaux et taxation locale des produits pétroliers - Daubanes Julien, Grimaud André p. 131-152 Cet article étudie les effets sur l'efficacité de l'économie du choix des taxes environnementales nationales, en présence d'une pollution globale. Nous proposons un modèle dynamique à deux pays, où l'utilisation d'une ressource non-renouvelable génère des flux d'émissions qui s'accumulent dans un stock mondial de pollution atmosphérique. Nous supposons que les deux pays diffèrent selon leur productivité, leur taille et leur dotation en ressource : cette dernière est entièrement détenue par un seul pays. Nous montrons que l'utilisation de taxes nationales peut corriger l'externalité globale de pollution si les gouvernements se coordonnent sur l'évolution temporelle optimale des taxes. Cependant, chaque gouvernement est tenté de faire un usage stratégique du niveau de sa taxe. L'hétérogénéité entre les pays implique alors des taxes, et donc des prix finaux, différents, ce qui crée une nouvelle distorsion dans l'allocation de la ressource.Cette analyse suggère un argument en défaveur de l'utilisation des taxes environnementales dans la lutte contre l'effet de serre, au profit des autres instruments. L'argument repose sur les intérêts divergents des différents pays à prélever des revenus fiscaux sur la consommation des ressources non-renouvelables.Greenhouse Effect, International Trade and Local Taxation of Oil Products. This article deals with the impacts of national environmental taxes on economic efficiency when pollution is global. We propose a dynamic, two-country model where the use of a non-renewable resource generates emissions accumulating in a world stock of atmospheric pollution. We assume that the two countries differ along their total productivity, their size and their endowments with the resource, which is entirely owned by one country. We show that the use of national taxes may correct the global pollution externality if governments coordinate on the temporal profile of taxes. Nevertheless, each government is tempted to strategically use the level of its tax. Countries' heterogeneities then entail different taxes, and therefore different final prices, thus creating a new distortion in the allocation of the resource.This analysis suggests an argument against the use of environmental taxes in the fight against greenhouse effect, at the benefit of other instruments. The argument mainly relies on the diverging interests of countries in levying tax revenues on the use of non-renewable resources. Classification JEL : Q5, Q3, F4, H2
- International Environmental Agreements: Emissions Trade, Safety Valves and Escape Clauses - Karp Larry, Zhao Jinhua p. 153-182 We explain how the structure of multi-national or multi-regional environmental agreements affect their chance of success. Trade in emissions permits has ambiguous and in some cases surprising effects on both the equilibrium level of abatement, and on the ability to persuade nations or regions to participate in environmental agreements. An escape clause policy and a safety valve policy have essentially the same properties when membership in environmental agreement is pre-determined, but they create markedly different effects on the incentives to join such an agreement. The two policies lead to a qualitative difference in the leverage that a potential member of the agreement exercises on other members. JEL classification numbers C72, H4, Q54
- Commerce des bioénergies et émissions de gaz à effet de serre - Bourgeon Jean-Marc, Ollivier Hélène p. 183-212 Afin de déterminer les effets de la production et de l'échange de bioénergie sur les émissions de gaz à effet de serre, on développe un modèle de commerce en équilibre général qui fait intervenir un grand nombre de pays répartis dans deux régions, le Nord et le Sud. Chaque pays est doté d'un secteur industriel et d'un secteur agricole, chaque secteur étant potentiellement polluant, et on suppose que les pays du Nord disposent d'une dotation en travail effectif supérieure à celle des pays du Sud. Bien qu'en autarcie les pays aient des niveaux d'émissions identiques, on montre qu'à l'équilibre de commerce diversifié, les émissions agricoles sont plus importantes dans les pays du Sud, tandis que les émissions industrielles sont plus importantes dans le Nord, ce qui reflète une restructuration sectorielle des économies. Au niveau mondial, le commerce de bioénergie permet de réduire le total des émissions, ce qui est favorable au bien-être de tous les consommateurs. Contrairement à l'interprétation courante du “havre de pollution”, la taxe environnementale plus faible du Sud réussit certes à attirer les industries relativement plus polluantes, mais ne parvient pas à contrecarrer la localisation massive des industries dans le Nord, région devenue la plus polluante et dont le surcroît de richesse s'est accentué. JEL Classification : F18 ; H23 ; Q17
- Politiques pro-biocarburants et climatique américaines : impact sur les choix énergétiques du Brésil et des Etats-Unis et bilan carbone. - Chakravorty Ujjayant, Hubert Marie-Hélène, Moreaux Michel p. 213-247 Nous analysons l'impact de deux politiques américaines sur la production et les échanges d'éthanol (biocarburants de première génération) et d'éthanol ligno-cellulosique (biocarburant de seconde génération) aux Etats-Unis et au Brésil ainsi que sur les émissions directes et indirectes de carbone. La première politique est une politique dite «pro-biocarburants» qui impose un usage minimal de biocarburants. La deuxième est la politique climatique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Notre étude montre que la première politique encourage la production massive d'éthanol ligno-cellulosique, la diminution des émissions directes de carbone étant marginale. La deuxième politique accroît le prix des carburants et en décourage la demande. Elle a un effet significatif sur le taux de déforestation au Brésil et augmente de ce fait les émissions indirectes de carbone. La subvention nécessaire à l'implémentation de la politique «pro-biocarburants» devrait être de l'ordre 1.1 US $ par gallon. Enfin, la taxe sur le carbone dans le secteur des transports aux Etats-Unis devrait être égale à 120 US $ par tonne équivalent carbone. JEL Codes : Q24, Q41, Q42, Q48.In this paper, a partial trade equilibrium model is developed to explore the impacts of US energy policies on the use and trade of first-generation biofuels (ethanol) and second-generation biofuels (ligno-cellulosic ethanol) in the United-States and Brazil. In addition, we investigate their impacts on direct and indirect carbon emissions. The first policy is the biofuels mandatory target. The second defines a cap on carbon emissions. Our study reveals that the biofuels mandatory target encourages ligno-cellulosic ethanol production, reductions in carbon emissions being marginal. The second policy increases energy prices leading to a decrease in energy consumption as well as in direct carbon emissions. However, this policy has a significant impact on deforestation in Brazil resulting in a rise in indirect carbon emissions. The biofuels subsidy needed to reach the mandatory target amounts to US $ 1.1 per gallon. The US carbon tax reaches US $ 120 per ton equivalent carbon. A differential tax is imposed on gasoline, ethanol and ligno-cellulosic ethanol based on the carbon content. It is respectively equal to US $ 0.38, US $ 0.204 and US $ 0.024.