Contenu du sommaire : Répression - Prévention - Bilan des politiques de sécurité

Répression - Prévention - Bilan des politiques de sécurité

• "Insécurité", "sentiment d'insécurité" : les deux veines d'un filon politique - Laurent Mucchielli p. 3
  « L'insécurité est à la mode, c'est un fait ». Cette phrase, ouvrant un article de presse, n'a pas été écrite en 2010 mais en 1907. On voit que le débat sur l'« insécurité » n'est donc pas une spécificité de notre époque. Un élément inédit, cependant, depuis le début des années 1990 : l'apparition des « jeunes des cités ».
• La sécurité à Lyon : les raisons d'une réussite - Gérard Collomb p. 7
  « Il n'y a pas de qualité de vie sans la garantie, pour chacun, de pouvoir se déplacer, se rendre à son travail, sortir le soir, profiter de sa ville en toute quiétude. La sécurité n'est pas une fin en soi, elle est un préalable à toute société démocratique qui entend honorer ses valeurs de justice, d'égalité, de solidarité. »
• "Mieux prévenir, mieux punir" : Dijon, printemps 2001-automne 2010 - François Rebsamen p. 11
  « En arrivant aux responsabilités municipales au printemps 2001, se souvient François Rebsamen, j'avais déjà beaucoup réfléchi à cette idée encore nouvelle à gauche, qu'il fallait « mieux prévenir et mieux punir », en cohérence avec la politique du gouvernement Jospin, dans laquelle le développement de la police de proximité s'inscrivait dans un processus de coproduction. »
• Les politiques de sécurité, de Mittérand à Sarkosy - Philippe Robert p. 14
  « Au début des années 1980, les vols et cambriolages connaissent une véritable explosion liée à l'entrée dans une société de consommation de masse. Ce changement historique n'a pourtant pas suscité de grande inquiétude tant que la protection de l'État social a fonctionné comme un bloqueur d'insécurité. »
• Absentéisme, violences scolaires et sécurité à l'école - Maryse Esterle p. 18
  « Les recherches effectuées, tant sur la prévention du décrochage scolaire que sur celle des violences, concluent toutes à l'importance de l'interconnaissance entre élèves et personnels scolaires, de la cohésion des équipes éducatives, du centrage sur les apprentissages et de la formation à la citoyenneté. Elles ne pèsent pourtant pas lourd face aux tendances politiques observées aujourd'hui. »
• Police, gendarmerie et population : chronique d'un divorce annoncé - Christian Mouhanna p. 22
  « La politique fondée sur la performance statistique et l'interpellation en nombre, a engagé la Police nationale dans un accroissement de la distance avec la population et la Gendarmerie nationale est désormais engagée dans une voie similaire. Elle se désengage des réseaux sociaux qui faisaient sa force pour se recentrer sur des stratégies proches de celles de la police. »
• Les "nouveaux" acteurs locaux de la tranquilité publique - Virginie Malochet p. 25
  « Face à la montée des préoccupations sécuritaires, l'État n'est plus seul à assurer la protection des biens et des personnes. En attestent l'essor du marché de la sécurité privée, mais aussi l'émergence d'une approche territorialisée des questions de sécurité publique, consacrant le rôle pivot des maires dans les politiques de prévention de la délinquance. »
• Le faux et coûteux miracle de la vidéosurveillance - Tanguy Le Goff p. 28
  « L'impact de la vidéosurveillance sur la délinquance est souvent inexistant. Pourtant, la vidéosurveillance est aujourd'hui vantée par le gouvernement comme « la » solution. Si la population constate que la commission d'une infraction sous l'œil des caméras ne donne lieu à aucune réaction institutionnelle, le désenchantement n'en sera que plus grand. »
• La délinquance économique et financière serait-elle en voie de disparition ? - Thierry Godefroy p. 31
  « L'activité économique est loin d'être la cible d'une action pénale débridée en France. Lorsqu'elle intervient, cette action ne s'exerce qu'à la marge. Le traitement particulier de cette matière peut s'appuyer sur certains discours compréhensifs, qui tranchent avec ceux destinés à d'autres populations, objet de surenchères verbales, d'une frénésie législative compulsive appelant à toujours plus de répression. »
• Répression / prévention : sortir d'un faux antagonisme - Laurent Mucchielli p. 35
  « Parmi les fausses représentations qui appauvrissent le débat public et le discours politique sur la sécurité, l'opposition entre répression et prévention est sans doute l'une des plus insidieuses. Deux phénomènes - la judiciarisation et la ghettoïsation - travaillent la société française en profondeur et mettent les pouvoirs publics en panique, ce qui complique la construction de politiques publiques durables. »