Contenu du sommaire : Les États et le pouvoir des marchés
Revue | Esprit |
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Numéro | No 12, décembre 2010 |
Titre du numéro | Les États et le pouvoir des marchés |
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- Editorial - L'impossible réforme par le haut - Esprit p. 4
Articles
- L'empreinte urbaine dans la culture française (entretien) - Jacques Le Goff p. 6 Pays rural et centralisé, pays à État fort, la France n'a jamais accordé une grande place à la ville dans son imaginaire. Pourtant, celle-ci marque l'espace depuis la période médiévale où elle commence à s'imposer. Comment la ville a-t-elle pris place dans le monde médiéval, ses divisions, ses hiérarchies, ses autorités ? Et quel enseignement en tirer aujourd'hui ?
- Le littoral, la dernière frontière (entretien) - Paul Virilio p. 17 Cet entretien envisage l'œuvre de Paul Virilio, que le jury du prix de l'urbanisme 2010 vient de saluer, sous le signe du littoral. Espace attractif mais instable, le littoral témoigne des transformations de notre rapport aux lieux dans la mondialisation. Zone des flux, des échanges et de l'interconnexion, le bord de mer est aussi celui de l'incertitude liée aux nouveaux risques environnementaux.
- Le réel, l'imaginaire et l'internet - Gaspard Lundwall p. 25 La lutte contre le piratage en ligne met l'accent sur la déréalisation opérée par le numérique pour expliquer le sentiment d'impunité des internautes. Est-ce la bonne piste ? Elle présente le défaut de trop croire que l'internet appartient au virtuel, au lieu d'interroger les acteurs économiques sur leurs choix et leurs stratégies.
- Après le scandale de la pédophilie : quel modèle de prêtre dans l'Église catholique ? - Jean-Louis Schlegel p. 41 Tout en faisant un mea culpa public pour tenter de circonscrire le scandale de la pédophilie, la hiérarchie catholique devrait s'interroger sur la conception du prêtre qu'elle défend. À Rome, on suit une triple stratégie : désamorcer les questions sur les causes du désastre, sublimer ce qui s'est passé, durcir les sanctions. Mais qu'attend l'Église du prêtre aujourd'hui ?
- Éthiopie : des sanctuaires au projet national - Maurice Antoine p. 54 En parcourant ce pays aux traditions multiples et à l'État peu présent, qui n'échappe pas aux présences américaine et chinoise, on se demande ce qui fait l'unité de la nation éthiopienne. Le voyage vers les sanctuaires reculés, qui ancrent le pays dans l'histoire du continent et du premier christianisme, met sur la piste des liens religieux qui tiennent le pays ensemble.
- La mémoire du stalinisme dans la Russie de Poutine : continuité ou rupture ? - Korine Amacher p. 70 Comment Staline est-il vu aujourd'hui en Russie ? Si sa réhabilitation au nom de la grandeur héroïque témoigne de l'emprise du nationalisme dans la vie politique, le discours officiel reste divisé et insiste aussi sur la terreur totalitaire.
- L'empreinte urbaine dans la culture française (entretien) - Jacques Le Goff p. 6
Les Etats et le pouvoir des marchés
- Introduction. De 2008 à 2010, l'euro, les banques et les choix budgétaires. - Marc-Olivier Padis p. 78
1. La crise des dettes souveraines
- Qui a fait sauter la banque ? Le pouvoir du trading : de la Société générale à Goldman Sachs - Olivier Mongin p. 84 Comment deux grandes banques, aux profils différents, ont-elles traversé la crise ? Symboles des excès de la spéculation incontrôlée ou de la capacité à conseiller les États en toute discrétion, elles permettent aussi de mieux comprendre la place prise par la finance dans les circuits économiques contemporains.
- Des dettes privées aux dettes publiques : quelle est la prochaine étape de la crise ? - Jacques Mistral p. 96 La crise déclenchée en 2008 est fondamentalement une crise de surendettement, qui n'a pas été résolue par l'intervention des États. Ceux-ci ont maintenant pris en charge les dettes privées, réduisant d'autant leurs futures marges de manoeuvre. Une nouvelle crise est-elle enclenchée ?
- Faut-il craindre le poids de la dette sur la croissance ? - Christian Chavagneux p. 106 L'excès de dette est dangereux mais la rigueur excessive est mauvaise conseillère, si elle conduit à fragiliser l'activité économique au nom de la réduction des déficits. Car ralentir la croissance, c'est aussi amplifier le déficit… Comment sortir de cette contradiction ?
- La crise grecque et les troubles de la mémoire européenne - Sylvain Kahn p. 114 La réaction européenne aux difficultés de la Grèce a-t-elle accentué les pesanteurs institutionnelles ou a-t-elle permis de dépasser des blocages liés à la gouvernance de l'euro ? Avant de trancher, il faut se souvenir que, bien qu'un récit convenu de la convergence européenne tende à l'oublier, les étapes importantes de la construction européenne ont été marquées par des épisodes de divisions et de conflits, y compris au sein de la relation franco-allemande.
- L'Occident devant l'Asie : le doute et la confiance - Corinne Vadcar p. 126 Le basculement de la puissance économique vers l'Asie est devenu plus évident à l'occasion de la crise financière. Mais cette prise de conscience nourrit un scepticisme sur les capacités de l'Europe à défendre son modèle. On peut cependant relativiser notre inquiétude et ne pas négliger les atouts de nos économies face aux puissances émergentes.
- Qui a fait sauter la banque ? Le pouvoir du trading : de la Société générale à Goldman Sachs - Olivier Mongin p. 84
2. Les contradictions de l'intervention publique
- Choix démocratiques et « vérité » des marchés - Valérie Charolles p. 133 Avec la dette se profile à nouveau le risque d'une disparition des marges de manoeuvre des puissances publiques devant les contraintes des marchés. Pour ne pas s'enfermer dans un débat sur le bon niveau de la dette, il faut s'interroger sur la manière dont nous comptabilisons la création de valeur économique aujourd'hui.
- Pour un débat sur les représentations en économie - Gabriel Colletis p. 150 Alors que les spécialistes de la discipline économique se sont montrés discrets et embarrassés par les réflexions sur la crise, la création de l'Association française d'économie politique témoigne d'un besoin de débat parmi les économistes et avec l'ensemble des sciences humaines.
- L'Union européenne condamne-t-elle l'intervention publique dans l'économie ? - Laurent Cyterman p. 164 La responsabilité de la libéralisation de l'économie est souvent reportée sur « Bruxelles ». Mais que dit exactement la doctrine de l'Union européenne sur les interventions publiques ? Avec des principes très libéraux mais de nombreuses exceptions, on voit transparaître une doctrine de l'action publique qui n'est pas si éloignée de l'idée française de politique publique.
- L'intervention de l'État : éclairages métaphysiques - Michaël Foessel p. 175 Le malentendu de 2008 est manifeste : l'État est-il intervenu pour réguler les marchés ou pour les sauver et les aider à continuer comme avant ? Pour lever les raisons de ce quiproquo, il faut revenir à une réflexion plus fondamentale sur l'idée même d'intervention transcendante.
- Choix démocratiques et « vérité » des marchés - Valérie Charolles p. 133
Journal
- Le retour du Premier ministre - Michel Marian p. 186
- Le rapport Attali 2 - Pierre-Yves Cossé p. 189
- L'Amérique est-elle malade ? - Alice Béja p. 193
- Églises à vendre au Québec : le pesant héritage catholique - Jean-Louis Lambert p. 195
- Le travail du texte. Chronique transatlantique IV - Dick Howard p. 197
- Bassidji, ou la possibilité du dialogue - Benjamin Delmotte p. 202
Repères
- Controverse - Revendications postcoloniales : un malentendu historique ? - Jean-Pierre Peyroulou p. 206
- Coup de sonde - Histoire et révélation : le cas Jésus - Jean-Louis Schlegel p. 209