Contenu du sommaire : Quand la ville se défait

Le fragile consensus chilien qui a permis le processus de transition démocratique au Chili reposait sur un ordre de priorités qui minorait le traitement judiciaire des violations des droits de l'homme. L'arrestation de Pinochet bouscule le travail de mémoire à l'oeuvre au Chili et réactive la nécessité d'un traitement de la période de la dictature.

Entre des actes sporadiques de vengeance, un personnel politique décimé, une UCK survalorisée et peu claire sur ses objectifs réels, le Kosovo connaît un début d'après-guerre confus. Ces éléments semblent autant d'obstacles à une possible démocratisation de la vie publique dans un pays qui revendique l'accès rapide à l'indépendance.

La ville, autrefois agglomérante depuis son centre ou ses activités industrielles, a aujourd'hui tendance à se fragmenter, obéissant à une logique de regroupement affinitaire ou par défaut. Ces deux formes extrêmes de sécession invitent à repenser la capacité politique de la ville à "faire société".

La majorité des Américains réside en banlieue. Ce phénomène pose le problème de l'extension infinie de l'urbain en même temps qu'il favorise les regroupements affinitaires et l'exclusion sociale. C'est pourquoi on cherche, aujourd'hui, à réinventer une vie politique à l'échelle de la métropole, en rénovant les pratiques du fédéralisme.

La ville latino-américaine a toujours été agglomérante, annexant ses marges une fois intégrées par le populisme clientéliste. Aujourd'hui, la pauvreté et le souci de sécurité fragmentent la ville selon une double logique d'atomisation spatiale et de privatisation des espaces publics.

La ville européenne enregistre des mouvements qui traduisent des stratégies d'évitement: spécialisation sociale des espaces en îlots, boom de l'étalement urbain au détriment des centres. Comme le montre l'exemple de Toulouse, les faiblesses de l'intercommunalité témoignent des difficultés politiques pour retrouver le chemin de la solidarité.

La fragmentation de la ville exprime la difficile modernisation de l'action publique dans un espace urbain multipolaire. La solidarité doit s'appuyer sur le développement des services publics à l'échelle de la métropole.

Le ressort de la politique internationale américaine est triple: les choix de la présidence, ceux du Pentagone et ceux du Congrès sont différents. De cette différence découle une indécision signe d'une incertitude sur l'avenir.

La théorie du choc des civilisations n'explique pas les conflits contemporains et à venir. Il faut arrêter de tenir des dirigeants nationalistes et souvent criminels pour des interlocuteurs incontournables pour la négociation d'un accord ou son application, comme cela a trop souvent été le cas en Yougoslavie.

La Roumanie s'est engagée dans un difficile processus de démocratisation tout en retardant les réformes les plus difficiles jusqu'à ces dernières année. Les cicatrices du passé marquent toujours le passé et les difficultés économiques tardent à se résorber.

L'Europe tend à croire que la paix et la démocratisation signifie forcément la fin de la crise. Ce n'est pas vrai au Kosovo notamment car il s'agit d'une culture différente à qui on a imposé une idée de nation toute occidentale.

Fin 1999, il n'y a pas encore de gouvernement de l'Ulster, le parlement de Stormont ne se réunit pas, le Conseil n'existe pas. Gerry Adams doit rentrer dans le gouvernement mais David Trimble refuse tant que l'IRA n'est pas désarmée. La situation est bloquée depuis juin 98.

Les bonnes nouvelles politiques et économiques de l'été 99 ont compliqué la rentrée de Jospin. En revanche, il reste très flou sur la "seconde étape" de l'action gouvernementale.