Contenu du sommaire : Gérer la ville. Entre global et local

Revue Autrepart Mir@bel
Numéro no 21, 2002
Titre du numéro Gérer la ville. Entre global et local
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Gérer la ville. Entre global et local

    - Éditeurs scientifiques : Gérer la ville. Entre global et local Elisabeth Dorier-Appril, Sylvie Jaglin
    • Gestions urbaines en mutation : du modèle aux arrangements locaux. - Élisabeth Dorier-Apprill, Sylvy Jaglin p. 5 accès libre
    • La trame viaire périurbaine de Bangkok face aux théories dominantes de l'action collective. - Éric Charmes p. 17 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les théories de l'action collective qui sous-tendent usuellement les partenariats public/privé destinés à financer des infrastructures urbaines conduisent à d'importantes difficultés pratiques. Les projets de remembrement urbain lancés à Bangkok l'illustrent clairement. Il apparaît tout d'abord que les articulations entre les intérêts privés ne peuvent être considérées indépendamment du contexte local. Ainsi, le marché des droits de passage qui s'est constitué dans la capitale thaïlandaise introduit de nombreuses « perturbations » dans les rapports entre propriétaires fonciers. Par ailleurs, il manque à Bangkok un travail politique de reconnaissance mutuelle des valeurs et des préférences portées par chacune des parties engagées dans les projets de remembrement. En outre, dans une ville en croissance rapide où la plupart des habitants sont des migrants ou des proches descendants de migrants, l'identité collective fait largement défaut Enfin, la culture politique thaïlandaise ne correspond que faiblement à celle qui soustend les formes de partenariats public/privé prônées par les organisations internationales.
      The theories of collective action which usually favour public-private partnerships for the financing of road infrastructure have led to major practical difficulties of which Bangkok's urban relocation projects provide a clear illustration. First, it appears that accommodating private interests cannot be accomplished without reference to the local context. Indeed, the development of a kit of rights of way in the Thai capital has led to numerous « disturbances » among property owners. In fact there is a real need for a political approach in Bangkok to the mutual recognition of values and preferences of ail parties involved in the relocation projects. In addition, there is a lack of social identity within the city which is undergoing rapid growth but where most of the inhabitants are either urban migrants or second generation city-dwellers. Finally, the Thai political culture itself does not lend itself easily to the principles of public-private partnerships favoured by international organisations.
    • Les enjeux d'une politique de redéfinition territoriale : la création de l'aire métropolitaine d'Ekurhuleni (Afrique du Sud) - Philippe Gervais-Lambony p. 27 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis l'an 2000, l'Afrique du Sud a redéfini les territoires métropolitains de ses grandes villes. Il s'agit d'un cas original de métropolisation administrative censé permettre une meilleure intégration urbaine et redistribution économique. Cette politique répond cependant à des objectifs multiples, à la croisée du local et du global. L'objectif de cet article est d'analyser les causes et les conséquences socio-identitaires de cette politique dans le cas particulier de l'East Rand, région urbaine complexe située à l'est de Johannesburg. L'hypothèse est que ce qui a conduit à la mise en place d'une autorité métropolitaine dans l'East Rand est d'une part l'échec de la politique d'intégration à l'échelle municipale qui a buté sur l'échelle du quartier, d'autre part la convergence d'intérêts politiques et économiques, locaux et nationaux.
      The political stakes involved in redefïning territorial policy: Creation of the metropolitan area of Ekurhuleni (South Africa)Since 2000, South Africa has redefined the metropolitan areas of its cities. This represents an innovative experiment in creating city administrations which are required to facilitate better urban integration and encourage greater redistribution of economic resources. The policy certainly meets a number of local and global objectives. This article seeks to analyse the causes and the consequences, in the context of social identity, of this policy in the East Rand, a complex urban region to the east of Johannesburg. It argues that the establishment of a metropolitan authority in the East Rand is the result of both the failure of municipal integration policies, due to obstruction at the neighbourhoods scale, and the convergence of local and national political and economic interests.
    • Paradigme environnemental et action publique urbaine à Monterrey (Mexique) - Patrice Melé p. 41 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La construction de l'environnement comme nouveau paradigme pour penser l'urbanisation a instauré une nouvelle forme d'intérêt général conditionnant une intervention publique spécifique. À partir de l'étude de l'agglomération de Monterrey, cet article interroge les interactions entre renforcement de la protection de l'environnement et contrôle de l'expansion urbaine. Le Mexique constitue un exemple de mutation des modalités de l'action publique sous l'impact d'injonctions et de références internationales. Après la construction d'une action publique environnementale, soumise à une forte exposition internationale et instituée dans une tension entre pouvoirs locaux et administrations fédérales, ce texte analyse des situations de conflits, les processus de contrôle de l'urbanisation et le rôle des nouveaux acteurs de l'environnement. Il est ainsi possible de montrer que si l'action publique environnementale est dans l'incapacité de se saisir du contrôle de l'urbanisation, l'environnement constitue un nouveau secteur de l'action publique locale qui ouvre un nouveau canal d'expression des conflits urbains.
      The environmental model and public urban policy in Monterrey (Mexico). The construction of the environment as a new approach to urbanisation has opened up new opportunities for targeted public policy. Based on a study of the Monterrey urban area, this article explores the interface between stronger environmental protection and controlled urban expansion. Mexico demonstrates the way in which policy must change in order to accommodate international injunctions and recommendations on environment issues. Following the creation of a public environmental campaign, which was closely scrutinised by international organisations and initiated in an atmosphere of political tension between local authorities and federal ministries, this article analyses the opportunity for conflict, procedures for urban planning control, and the role of new personalities involved in the environment. In this way, it is possible to show that, even if environmental campaigns cannot take control of urban planning, the environmental issue itself can provide the basis for new local campaigns and open up new opportunities for voicing discontent in urban conflicts.
    • Régulation et gouvernance : la création d'une capacité régulatrice du service électrique au Venezuela - Henri Coing p. 55 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les réformes du secteur électrique qui se mettent en place partout dans le monde privilégient le modèle anglo-saxon de régulation : la création d'agences régulatrices « indépendantes », le face-à-face entre l'entreprise et le régulateur, et la définition de mécanismes incitatifs supposés modeler le comportement des acteurs. À partir d'une recherche empirique réalisée dans l'État de Nueva Esparta au Venezuela, ce texte analyse les conflits liés à la mise en place d'un tel modèle : dans un contexte de fortes déficiences quantitatives et qualitatives du service, s'avère-t-il un instrument efficace de changement ? La création d'un service public efficient et de règles du jeu acceptables par tous pose des problèmes qui débordent largement les questions techniques de la régulation économique et relèvent plutôt d'une problématique de gouvernance. Loin des surenchères de Guash et Spiller, rêvant d'éliminer toute marge de décision discrétionnaire, l'expérience révèle au contraire la nécessité d'un processus d'apprentissage réciproque et conflictuel, entre des acteurs beaucoup plus divers que ne le laisse croire le supposé face-à-face régulateur/régulé, ainsi que sa dimension fondamentalement politique.
      Regulation or governance: Création of a regulatory environment for the electricity service in Venezuela. The Anglo-Saxon system of regulation has been adopted throughout the world as the preferred option for reforming the electricity sector. This system includes the creation of « independent » regulatory agencies, of face to face relations between companies and regulator, and the définition of incentives for monitoring the behaviour of sector companies. Based on an empirical study carried out in the State of Nueva Esparta in Venezuela, this article analyses the conflicts arising from this system : in the context of major deficiencies in both the quality and the quantity of electricity services, is regulation effective in bringing about change ? The establishment of an efficient public service and of universally acceptable rules creates new problems which go beyond the technical issues involved in regulating the electricity market and which raise questions about the way to control the market. Far from the exaggerated position taken by Guash and Spiller, who sought to eliminate ail opportunity for discretionary decision-making, this study reveals the need for a wider process of reciprocal and conflictual apprenticeship for all organisations involved than that foreseen in the relationship « regulator/regulated », and its political dimension.
    • Résistances locales aux " privatisations " des services de l'eau : les cas de Tucuman (Argentine) et Cochabamba (Bolivie) - Bernard de Gouvello, Jean-Marc Fournier p. 69 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis le début des années quatre-vingt-dix, les délégations de services urbains à des compagnies privées se sont multipliées en Amérique latine. Si ce nouveau paradigme de gouvernance urbaine fait parfois l'objet d'une résistance au niveau local conduisant à freiner, voire à ajourner certains projets, il est rare d'assister à leur rejet après leur adoption. Tel est pourtant le cas de deux échecs de délégation survenus récemment dans le secteur de l'eau et de l'assainissement à Tucuman (Argentine) et Cochabamba (Bolivie). Dans les deux villes, les sociétés locales ont contraint, à la suite de conflits, une puissante compagnie privée internationale à se retirer, peu après la signature du contrat de concession. À partir d'une présentation synthétique de chaque cas, cet article cherche à identifier quelques processus et facteurs communs déterminants dans ces conflits en s'attachant aux recompositions actuelles des jeux et enjeux de pouvoirs sur la scène locale.
      Local resistance to privatization of water utilities. Case studies carried out in Tucuman (Argentina) and Cochabamba (Bolivia)Since the beginning of the 1990s, the allocation of urban services to private companies has multiplied in Latin America. Although this new model for urban governance has sometimes met with resistance at the local level, often resulting in the introduction of certain projects being delayed or even postponed indefinitely, it is rare to see them rejected once adopted. Nevertheless, in two cities, Tucuman (Argentina) and Cochabamba (Bolivia), privatization of water supply and purification services have been cancelled. Following a series of conflicts, local movements in both cities forced a powerful international company to withdraw shortly after signature of the contracts. Beginning with a brief outline of events, this article identifies the common elements and determining factors in these conflicts by analysing the new arrangements and the power games being played in the city councils.
    • La privatisation des marchés urbains à Abidjan : une affaire en or pour quelques-uns seulement - Brigitte Bertoncello, Sylvie Bredeloup p. 83 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Engagées dans le cadre d'une privatisation des services publics, les mutations de l'offre commerciale favorisent des recompositions spatiales dans la ville africaine et exacerbent les ségrégations déjà à l'œuvre. Alors que la puissance publique, en tant que représentant de l'intérêt général, s'était efforcée, par le passé, d'assurer pour tous une égalité d'accès à l'économie et à la société urbaines, la délégation des marchés urbains à des acteurs privés semble conduire à l'exclusion des commerçants mais aussi à celle des consommateurs les plus démunis, les plus « étrangers » ou les plus isolés. Exceptionnelles semblent en effet les dispositions prises par les nouveaux gestionnaires pour sauvegarder l'intérêt des plus faibles, pour leur proposer des formules de vente ou de location mieux adaptées à leurs ressources. Les délégataires des marchés n'ont pas fait leur l'objectif de la collectivité d'autant qu'ils n'y ont pas toujours été conviés par les municipalités essentiellement préoccupées par les retombées électorales de ces investissements.
      Privatisation of urban markets in Abidjan: A golden opportunity for the happy few
      Within the current policy of privatising public services, changes in commercial distribution have favoured the reorganisation of the African city in spatial terms and have exacerbated existing segregations. While the authorities, in the name of the public interest, have in the past taken pains to ensure equal access to the urban economy and society, the allocation of urban markets to private companies seems to have led to the exclusion of small traders, consumers with lower resources or living in isolated areas, and « foreigners ». In a few rare cases, some new management companies have made arrangements which take into account the difficulties of the less fortunate by offering sale and rental options more suited to their resources. However, the companies in charge of the management of the markets have not necessarily adopted the objectives established by the municipal authorities which on the one hand have not sought their involvement in local policy-making processes and on the other are more preoccupied by using investment as a means for attracting votes.
    • La décentralisation sud-africaine et les métropoles : les défis de Durban - Benoît Lootvoet, Sultan Khan p. 101 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En installant les premières municipalités conformes à la Constitution de 1996, l'Afrique du Sud expérimente un modèle de décentralisation dans lequel le gouvernement local est une sphère de gouvernement au même titre que le gouvernement national et provincial. En charge des services publics et du développement local, les gouvernements locaux se voient ainsi confier une bonne part de la responsabilité de résorber la pauvreté et les inégalités sociales héritées de l'apartheid. La nature de ce défi est ici illustrée à partir de l'étude de Durban. Cette métropole donne à voir un pouvoir local qui a la capacité financière de définir une politique de développement propre et qui ambitionne de s'imposer, sinon comme régulateur, du moins comme interlocuteur incontournable sur la scène de l'économie locale. Cet exemple introduit la question du risque, dans le contexte de la décentralisation sud-africaine, « d'autonomisation » des métropoles qui concentrent l'essentiel de la richesse nationale.
      In establishing the first municipalities under the 1996 Constitution, South Africa decided to experiment with a decentralised system which gave local governments the same status as national and provincial governments. Together with responsibility for public services and local development, local governments were required to find solutions for the problems of poverty and social inequality inherited from the apartheid system. The city of Durban provides an example of the way in which this challenge has been met. The Durban Metropolitan Council benefïts from an existing local powerbase and the financial resources to define its own development policy and is using these to position itself, if not as the regulator, at least as the most important player in the local economy. In the context of South Africa's decentralisation, there is a serious risk that much of the nation's financial resources might be diverted to the « autonomous » cities.
    • Gestion de l'environnement urbain et municipalisation en Afrique de l'Ouest : le cas de Mopti (Mali) - Élisabeth Dorier-Apprill p. 119 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'analyse de la situation environnementale à Mopti révèle le décalage entre l'abstraction des discours globaux sur la décentralisation et le développement durable, la rationalité des priorités de gestion énoncés par le 3e projet urbain, les bonnes intentions de la coopération décentralisée, et des réalités de terrain où la complexité des pratiques et des représentations culturelles se mêlent aux contradictions d'intérêts entre acteurs locaux. La ville est marquée par l'absence de toute gestion collective des eaux usées et notamment des effluents fécaux. La pratique courante est l'épandage sur des berges en cours de remblaiement (dépôts d'ordures ménagères) occupées par les huttes temporaires des migrants saisonniers. Cette pratique génère à la fois des conflits d'usages et de graves risques épidémiologiques (récurrence d'épidémies de choléra, la dernière en 1995). Malgré le risque vital, le peu d'enthousiasme des pouvoirs publics aux solutions proposées jusqu'à présent par des bailleurs internationaux laisse entrevoir qu'il s'agit d'un problème conflictuel, miné par des enjeux fonciers qui sont accrus par le nouveau contexte de municipalisation.Dans les conditions où elle s'incarne actuellement sur le terrain au Mali, il n'est pas sûr que la décentralisation (significativement traduite en bamana par « retour du pouvoir au terroir ») se conjugue avec citoyenneté, et facilite des arbitrages en faveur d'un développement urbain durable.
      An analysis of the environmental situation in Mopti reveals the divergence emerging between the global debate on decentralisation and durable development, the rationality of the management priorities laid down in the 3rd Urban Project, the good intentions of decentralised cooperation, and the reality of everyday life where the complexity of existing practices and customs become entangled in conflicts of interest among local players.Mopti suffers from a complete absence of municipal management of liquid waste and, in particular, of faecal effluents. Currently, household waste is deposited over garbage dumps which are also used by seasonal migrants for building temporary huts. This practice has led to the outbreak of conflicts over land usage and introduces a serious risk of epidemies (repeated outbreaks of cholera, most recently in 1995). Despite this threat to human life, the public authorities' lack of interest for adopting solutions proposed by the international funding agencies seems to indicate that financial interests, which have emerged in the new municipal environment, have led to new opportunities for conflict. Given the current conditions in Mali, one can ask whether decentralisation (interestingly, this is translated into bamana as return to the power of the land) and citizenship can go hand in hand and whether decentralisation enables arbitrages favourable to long-term urban development.
    • Profils du leadership local au Ghana : conflits et fragmentation urbaine dans la métropole du Grand Accra - Monique Bertrand p. 135 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La succession de trois projets urbains de la Banque mondiale coïncide dans la dernière décennie avec la nouvelle donne politique de la Quatrième République ghanéenne. Ainsi réorientée entre des pressions institutionnelles nationales et les termes de références libéraux les plus banalisés des bailleurs de fonds, la gestion de la capitale donne l'occasion d'analyser les concurrences dans lesquelles, à une échelle territoriale fine, les « communautés » sont placées. La métropole en ressort particulièrement fragmentée sous l'impact de conflits plus ou moins ouverts. Dispositifs d'experts versus contrôles de quartier, pouvoirs coutumiers contre lobbies de migrants, élus locaux en butte aux initiatives parlementaires : telles sont quelques clés auxquelles s'attache l'article. Toutefois, les ramifications du gouvernement local ne se comprennent qu'à l'appui de reculs historiques sur la ville plus profonds que ne le suggère l'idée de gestion mondialisée.
      Three World Bank urban projects have followed one another in Accra Region during the last decade, while Ghana Fourth Republic was experiencing a new political deal. Thus reoriented between internal institutional pressures and international terms of references from donors, the liberal management of urban services and land markets provides a true opportunity to point out the increasing competition among urban communities, at a small scale of analyse. The metropolitan area has become more fragmented because of so many more or less opened conflicts within the neighbourhoods. Expert arrangements versus social controls, indigenous custodians versus lobbies of migrants, local assembly members versus members of Parliament, are some keys for understanding local governments through the interwoven stakes they involve in. However, their ramifications are to be analysed as being rooted through a longer course of time than suggested by the idea of global management.
    • À qui sert la gestion locale participative ? Éléments de réflexion à partir d'une expérience à Bogotá (Colombie) - Thierry Lulle p. 151 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En Colombie, la gestion urbaine a traditionnellement été insuffisante face à l'ampleur et aux modalités de la croissance des villes. Mais, à partir des années quatre-vingt-dix, avec l'émergence et la circulation de discours provenant de l'extérieur ou élaborés localement qui favorisent la décentralisation, la démocratie locale et la participation des citoyens dans les prises de décisions concernant leur cadre de vie, sont apparus de nouveaux processus de planification et gestion urbaines. Toutefois, ces processus sont très diversement et inégalement appropriés par chacun des différents acteurs urbains selon ses intérêts, sa position et ses modes d'organisation et d'intervention, ce qui n'est pas sans mettre à l'épreuve la rationalité des nouveaux modèles préconisés. La réflexion ici développée s'appuie sur la présentation de la difficile mise en œuvre d'une procédure de gestion participative instituée par la cour des comptes de Bogotá entre 1997 et 1999 et le contrôle fiscal civique.
      In Colombia, urban management has traditionally proved to be inadequate to handle the spread and structure of urban growth. But with the growing domestic and international public debate in favour of decentralisation, local democracy and the participation of citizens in decisions affecting their lives in the 1990s, we have seen the emergence of new methods for urban planning and management. However, these methods have been adopted by the various local entities in quite different and disparate ways, according to their own interests, their position and their systems of organisation and intervention. As a resuit, the raison d'être for these new models is now being questioned. This article offers a series of reflections based on the diffïculties encountered by the Bogota accounting office called « civic control of public investment » in establishing a participative management system between 1997 and 1999.
    • Les prescriptions de la Banque mondiale et la culture politique américaine - Cynthia Ghorra-Gobin p. 169 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article traite de la filiation entre les prescriptions de la Banque mondiale – décrites au travers de certaines expériences relatées dans les articles de ce numéro – et la vie politique américaine. Il met en évidence le principe de la participation inscrit au programme de la gouvernance qui cherche à assurer un nouvel équilibre entre démocratie de participation et démocratie de représentation, à l'image de la culture politique américaine. Deux particularités sont soulignées : la non-existence d'un intérêt général défini par l'État central au profit d'un équilibre entre pouvoirs et contre-pouvoirs ainsi que la quête d'une certaine connivence entre secteur public et secteur privé dans le cadre de toute politique d'aménagement.La conclusion souligne combien la participation de la société civile dans les processus de décision exige un sérieux temps d'apprentissage (voire peut-être une révolution en faveur d'une culture délibérative) pour acquérir les méthodes et outils de la négociation.
      This article deals with the links between the World Bank's policies – drawing on some of the studies published in this issue – and American political culture. It demonstrates the principle of participation in the political process, as seen in American society, through which a new equilibrium between participative democracy and representative democracy will be established. Emphasis is placed on two specific elements : the absence of an officially defined public interest, permitting a system of checks and balances, and the opportunity for collusion between public and private sectors when dealing with all development policies. Its conclusion underscores the extent to which the participation of civil society in the decision-making process requires a long period of apprenticeship (perhaps even a revolution in favour of a new form of political representation) which will permit the acquisition of methods and tools of negotiation.
  • Notes de lecture

    - p. 179 accès libre