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Contrairement aux idées reçues, l'Afrique tout entière n'est pas famélique. La malnutrition y est moins présente qu'en Asie. L'exode rural y est moins dramatique. La dépendance alimentaire de l'Afrique est pourtant de plus en plus grande.

Sauf dans le cas du Sahel en 1973, toutes les famines africaines depuis 20 ans sont liées à des guerres civiles plus qu'au climat. Le dernier exemple édifiant est le Soudan.

Malgré les priorités affichées et les programmes de développement, l'Afrique se retrouve presque sans industrie et avec une dette colossale. Un échec patent qui ne doit cependant masquer des potentialités de réveil.

Meme si l'Afrique reste globalement sous-peuplée, elle sent sérieusement les effets dangereux d'une croissance démographique trop rapide. Les équilibres sont rompus et les Etats ne peuvent plus suivre.

L'aide représente une sorte de modernisation du rapport colonial et fait des états africains des clients plus que des partenaires. Le partage des responsabilités face à la faillite de l'Afrique se lit aussi dans les rapports Nord-Sud.

Développement, dette et démocratie sont les nouveaux défis de l'Afrique. Fini le temps des grands barrages comme solution-miracle, les bailleurs de fonds préconisent aujourd'hui la démocratie comme remède à la crise.

En Afrique, comme dans les pays de l'Est, le mot d'ordre du "tout privé" tarde à se concrétiser. Les anciennes structures étatiques, aujourd'hui en faillite, laissent derrière elles un vide qui sera long à combler.

L'Afrique souffre des carences du pouvoir politique post-colonial qui démobilise les "masses". La véritable démocratie exige le développement des contre-pouvoirs, aussi bien urbains que ruraux, et la déconcentration des pouvoirs.

Après l'Europe et l'Amérique, le continent africain va-t-il jouer la carte de l'intégration régionale? Les tentatives ne manquent pas mais elles sont toutes sans lendemain; sauf dans l'économie informelle.