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Revue |
Autrement - collection Mutations Titre à cette date : Autrement. Série Mutations |
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Numéro | no 144, avril 1994 |
Titre du numéro | Oublier nos crimes: l'amnésie nationale, une spécificité française |
Sélection d'articles
- La nation, les crimes et la mémoire - Nicolaidis D. p. 10-33 - Le crime est-il une notion historique? - France/Allemagne où les mémoires décalées. - République une et indivisible où l'impossible faille. - Des coupures idéologiques... aux continuités étatiques. - Vichy et la république. - Quelle(s) mémoire(s) retrouvée(s)?
- Y'a bon les colonies - Ruscio A. p. 36-51 La violence perpétrée dans les colonies françaises (Indochine, Afrique Noire, Afrique du Nord) étaient le pendant des théories colonialistes du XIXe et XXe siècles. Aujourd'hui, la mémoire collective est bien légère et les crimes et les abus commis ont bien du mal à être mis en lumière.
- Les camps français, des non-lieux de mémoire - Grynberg A. p. 52-69 Les camps d'internement français ont existé, dès la première guerre mondiale. Sous la IIIe république agonisante, ils ont de nouveau accueilli des étrangers, républicains espagnols et antinazis puis plus tard des juifs en attente d'Auschwitz. Mais l'herbe recouvre vite les barbelés...
- Le cinéma écran - Garçon F. p. 70-82 Avec environ dix mille films produits en un siècle, dans quelle mesure les cinéastes français ont-ils instruit le procès de l'Etat, comment ont-ils conçu leurs réquisitoires ou leurs plaidoiries?
- Bleus-Blancs=rouge - Martin J.C. p. 83-95 En France, la violence révolutionnaire est paradigmatique: la guillotine, les massacres des Bleus par les Blancs et des Blancs par les Bleus... toute une mythologie s'est mise en place dès la Révolution, dans chaque camp et pour longtemps. Mutisme d'une mémoire frappée d'hypermnésie...
- L'oubli institutionnel - Gacon S. p. 98-111 L'amnistie est en France un acte politique traditionnel qui s'impose pour éviter les ruptures et gommer les aspérités de l'histoire.
- Au tableau noir de notre histoire - Citron S. p. 112-138 Longtemps média puissant pour diffuser la version officielle de l'histoire de France, le manuel scolaire a beaucoup évolué. Désormais, le récit se veut plus neutre, plus distant de son objet, au point parfois de le perdre de vue.
- L'archive du crime - Combe S. p. 139-147 On voudrait nous faire croire que l'accès aux archives nationales est en France largement ouvert aux chercheurs. Alors pourquoi la réapparition inopinée d'un fichier juif provoque-t-elle l'unanimité pour étouffer l'affaire?
- L'ennemi d'outre-Rhin - Jeismann M. p. 164-175 Comprendre ce qui a rendu possible le nazisme nécessite de remonter bien en amont lorsque se déploie dans toute son ampleur le phénomène national. Où l'on découvre que la singularité de l'Allemagne est somme toute bien relative...
- L'ombre du soleil rouge - Sabouret C. p. 176-187 Aucun sentiment de culpabilité n'affecte la société japonaise malgré les exactions commises en Extrême-Orient entre 1931 et 1945.
- Lointain goulag... - Brossat A. p. 188-205 Si aujourd'hui, l'identité nationale dans les pays de l'Est passe par le rejet du communisme, les victimes du Goulag ne sont pourtant pas reconnues en tant que telles comme pouvaient l'être à l'époque les juifs de retour de déportation. Là-bas, c'est un sentiment de honte que ressentent encore ceux qui en sont revenus.
- Cicatriser l'Algérie - Stora B. p. 227-243 De quelle manière le passé colonial a-t-il conditionné les représentations contemporaines de la guerre d'Algérie?
- A qui profite le crime? - Benasayag M. p. 244-254 La mémoire d'une Nation compose un récit formé de "morceaux choisis" qui en principe ne sont pas fruits du hasard ni de l'arbitraire mais sont structurés et interprétés de telle sorte qu'ils dessinent les grandes lignes d'une singularité nationale.
- A l'heure du consensus - Brossat A. p. 255-268 Désormais il existe un "devoir de mémoire" mais sous le signe du nouveau consensus, on braque les projecteurs sur un passé dévitalisé, pour mieux laisser dans l'ombre les taches les plus actuelles.