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Du Makhzen à la colonisation, la maîtrise du territoire passait par la relation Etats-tribus. Ce protectorat fut le lieu d'une dérive ethnique. Après la décolonisation, le pays fut l'objet d'enjeux entre les acteurs de sa libération et la monarchie. Aujourd'hui enfin, vis-à-vis de la mondialisation, le projet modernisateur des technocrates se heurte à la bureaucratie territoriale et à la techno-structure administrative.

La réforme économique depuis la fin du protectorat a connu plusieurs étapes: expériences "progressistes", libérale, puis "régulationniste". En termes d'agents, elle nécessite un engagement individuel et collectif des acteurs sociaux. Enfin, en termes d'institutions, elle ne se réduit pas à la privatisation des "mondes de production" mais induit de nouvelles logiques publiques.

Revenant sur les moments de la résistance anti-coloniale et de l'édification de l'Etat national, l'article éclaire certains aspects du début actuel, expliquant pourquoi le système éducatif semble "en panne", malgré les réformes successives dont il a été l'objet.

Décrivant les constantes du système politique marocain, rappelant les premiers frémissements réformistes au niveau institutionnel et au niveau politique, esquissant les limites de ces changements, et leurs chances de réussite, l'article analyse les défis que le Maroc doit relever pour espérer négocier efficacement ce tournant historique.

La crise successorale de janvier 1999 couvait de longue date est s'est réglée dans l'urgence et la précipitation. L'article analyse les héritages, les contraintes et les inflexions de la politique étrangère et régionale de la monarchie.