Articles indexés

Pendant près de trois mille ans, les pharaons ont régné sur l'Egypte. Organisant un système politique et social qui doit reproduire l'harmonie du cosmos, et sur lequel veillent les dieux. Cette civilisation oubliée pendant des siècles, et redécouverte à la fin du XVIIIe, a constitué dès lors l'un des plus extraordinaire champs d'investigations pour les archéologues.

Dans l'Egypte pharaonique, qui détenait la réalité du pouvoir politique. Aux côtés du souverain en titre son principal ministre, le vizir. Celui-ci avait la charge de veiller aux dépenses publiques, comme celle d'abattre les sycomores...

Le dieu unique serait-il né en Egypte? On attribue traditionnellement à Moïse, et à travers lui aux Hébreux, l'"invention" du monothéisme. Mais Moïse, élevé par Pharaon, était peut-être un prince égytien. Et peut-être son "message" lui avait-il été inculqué par la tradition égyptienne...

A partir du IVe siècle avant notre ère, l'Egypte tombe aux mains des envahisseurs étrangers: les armées d'Alexandre, de César et d'Antoine, de Byzance puis des dynasties arabes, l'asservissent tour à tour. Elle changera plusieurs fois de langue et de religion. Sans pour autant entrer en décadence.

A l'origine du Caire fut d'abord Fustât, la ville-camp établie au milieu du VIIe sicèle par les conquérants arabes. Puis au milieu du Xe siècle, les Fatimides, dynastie chiite venue de Tunisie, fondèrent Qâhira. Enfin les Mamelouks couvrirent la ville de palais, de mosquées et de bâtiments grandioses qui ne cessèrent de susciter l'admiration des voyageurs occidentaux et arabes.

Fondée par Alexandre le Grand en 331 av. J.C., Alexandrie a connu, jusqu'à la conquête romaine, une époque de splendeur qui fit d'elle l'une des capitales du monde antique.

César puis Antoine, généraux romains, ont au Ier siècle av. J.C. partagé le pouvoir en Egypte avec la reine Cléopâtre. Etait-ce l'aboutissement d'un projet d'hégémonie de Rome sur la Méditerranée? Ou le fruit des hasards et des circonstances de la guerre, sans aucune volonté politique? Le mystère demeure.

Au VIIe siècle, les premiers conquérants musulmans entrent en Egypte. Deux cents ans plus tard, les conversions à l'islam s'accélèrent et touchent toutes les populations du pays. Au Xe siècle, l'arabe s'impose face au copte. La culture chrétienne est profondément ébranlée.

En 1798, l'armée française entre en Egypte, révélant au monde les trésors de la civilisation pharaonique. En déclenchant un processus d'affirmation nationaliste qui aboutira à la naissance d'un Etat moderne. Celui de Muhammad Ali, de Gamal Abdel Nasser ou d'Anquar al Sadate, celui que veulent renverse aujourd'hui les intégristes.

Haut de 111 mètres, contenant 157 milliards de mètres cubes d'eau, le haut barrage d'Assouan fait la fierté de l'Egypte. Son malheur aussi, puisque ce symbole de la renaissance nassérienne menace aujourd'hui l'agriculture.

En mai 1798, Bonaparte, général en chef de l'armée d'Orient, pour faire pièce à la menace anglaise, part à la conquête de l'Egypte en compagnie de savants, d'ingénieurs et d'artistes. Cette aventure fut-elle une simple expédition militaire et coloniale, ou une brillante conquête intellectuelle qui, malgré son échec, jeta les bases de la modernisation du pays?

Du XIXe siècle jusqu'à la révolution nassérienne, l'Egypte est à la recherche de son identité. Quelles sont les références fondatrices du nationalisme egyptiens? La dynastie issue de Muhammad Ali, la grandeur pharaonique, l'appartenance arabe ou l'Islam? Les réponses ont varié au cours du temps.

Lorsque Gamal Adbel Nasser prend le pouvoir, en 1952, il n'est qu'un timide officier révolutionnaire, peu représentatif du peuple égyptien. Quelques "rendez-vous" historiques feront de lui un leader national et le chef de tous les arabes.

L'Egypte et Israël: presque cinquante années partagées entre la haine et la réconciliation. Des relations tumultueuses mais exemplaires de l'évolution du rapport de force au Proche-Orient.

Dans l'histoire égyptienne des trois denrières décennies, les relations entre le pouvoir et la mouvance islamiste ont alterné entre accomodement et répression. Aujourd'hui, le président Moubarak a choisi l'affrontement direct avec les groupes armés. Mais la victoire est loin d'être assurée.