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II y a dix ans, le régime soviétique s'est effondré en Europe centrale et orientale. Depuis lors, on peut raisonnablement parler de l'émergence d'une élite économique post-soviétique puisque son existence même dépend de l'autonomie de la sphère économique. Son développement est lié à la légitimation de la propriété et de l'initiative privées, à l'introduction des principes de l'économie de marché et à l'ouverture des économies au capital étranger et au commerce international. Structurellement, elle regroupe les décideurs des domaines politico-économique, économico-administratif, bancaire et des entreprises publiques et privées. L'élite économique des entrepreneurs est centrifuge, elle libère des forces sociales créatrices et accélère les changements au sein de l'élite au pouvoir. Après avoir cherché à définir et conceptualiser sa problématique, l'auteur s'intéresse plus précisément à l'élite économique lituanienne et à l'évolution de ses orientations axiologiques.

Parmi les nombreux courants néo-eurasistes qui émergent en Russie depuis une décennie, celui d'Alexandre Dugin se distingue par sa présence sur la scène politique et ses spécificités intellectuelles. À l'idée géopolitique d'une Russie grande puissance continentaliste, impérialiste et autocratique, Dugin a en effet ajouté des ingrédients occultistes, aryanistes, antisémites et néo-païens qui font de son discours une version russe éclectique de la pensée d'extrême-droite - Dugin fut longtemps proche de la Nouvelle droite d'Alain de Benoist - plus qu'une nouvelle formulation du traditionnel eurasisme. Après avoir longuement milité dans les mouvances "national-bolcheviques" opposées à la politique eltsinienne, Dugin, à la tête du parti "Evrazija", se présente dorénavant comme le conseiller de l'ombre du nouveau pouvoir. Il espère ainsi offrir à Vladimir Poutine une idéologie constituée lui permettant de s'affirmer sur la scène internationale et de promouvoir, en Russie même, un nouveau mode de gestion des conflits entre Russes et minorités ou centre et périphérie censé éviter l'implosion de la Fédération.

Sont analysés ici le rôle et l'impact des stakeholders sur la privatisation croate. Après une brève discussion de l'approche contemporaine du stakeholding, nous précisons notre démarche et le classement effectué. Dans la section suivante, nous présentons les différents modèles et méthodes de privatisation retenus en Croatie, en soulignant la prééminence et les privilèges accordés à certains groupes de propriétaires extérieurs. Un genre particulier de "capitalisme des magnats", aujourd'hui en crise, s'est développé. Outre les fortes pressions politiques exercées pour modifier l'issue des privatisations, de graves problèmes d'efficacité et d'équité se sont posés, mettant en cause la légitimité des privatisations. Les stakeholders, notamment les salariés, les communautés locales et les petits actionnaires, aidés par les syndicats, se sont fréquemment organisés et ont combattu ces procédures, cherchant à défendre leurs droits spoliés aussi bien contre les outsiders que contre l'État, qui est encore actionnaire majoritaire dans de nombreuses entreprises. Diverses actions (préventives et réactives) des stakeholders sont analysées ici dans douze firmes différentes. Pour conclure, nous débattons des principaux résultats et tentons d'élargir le débat.